Les DTM : comment ne pas passer à côté ?

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°36 - 25 octobre 2023 (page 72-87)
Information dentaire

Les dysfonctionnements temporo-mandibulaires (DTM) peuvent être définis comme des myo-arthro-pathies à large spectre, poly-étiologiques et d’expressions variées. L’errance diagnostique, la difficulté thérapeutique et la nécessite d’un réseau de soins sont des problématiques récurrentes à considérer.

L’organisation d’une prise en charge répond à une procédure standardisée : entretien, examen clinique, examens complémentaires, établissement d’un diagnostic, proposition d’une prise en charge, évaluation d’un pronostic. Les composantes musculaires, articulaires, occlusales, fonctionnelles doivent être évaluées. Des examens complémentaires peuvent être proposés comme l’IRM, le CBCT, l’électromyographie ou des trackeurs mandibulaires cinétiques dans des cas spécifiques.

La prise en charge suit un gradient thérapeutique et associe différentes approches thérapeutiques comme la kinésithérapie maxillo-faciale, l’éducation thérapeutique, les thérapies cognitivo-comportementales, l’hypnose, la relaxation, les thérapies pharmacologiques et l’utilisation d’orthèses occlusales. Les approches thérapeutiques combinées ont en général plus de succès que les approches thérapeutiques simples, tout en incluant le patient dans son processus de guérison (médecine personnalisée et participative).

Les dysfonctionnements temporo-mandibulaires (DTM) peuvent être définis comme des myo-arthro-pathies du système stomatognathique, parmi lesquels on distingue les DTM algiques et non algiques. Ces affections, aiguës ou chroniques, présentent des tableaux cliniques variés associant algies oro-faciales (intermittentes, persistantes), intéressant notamment les muscles masticateurs et/ou les articulations temporo-mandibulaires, dyskinésies (altération de la cinématique mandibulaire) et/ou des gnathosonies (bruits articulaires). L’ensemble de ces symptômes, selon l’intensité et la durée de la pathologie, peuvent avoir de lourdes répercussions sur la qualité de vie des patients concernés.

Chaque année, 19 % de la population générale décrit des symptômes de douleurs oro-faciales, incluant les douleurs dentaires et 4 % développe un dysfonctionnement temporo-mandibulaire [1, 2] : ce taux est qualifié « d’iceberg symptomatique », car la plupart des DTM sont peu rapportés [2]. La complexité de compréhension des DTM provient en grande partie des nombreux facteurs à évaluer. Donner des éléments de compréhension des DTM, c’est permettre de comprendre les signes et symptômes qu’il convient de rechercher.

Pour le patient : le parcours du combattant ?

Problématiques diagnostiques et thérapeutiques en lien avec les DTM

Pour le patient présentant des douleurs oro-faciales, dans le cadre d’un DTM, trois problématiques se dégagent : l’errance diagnostique, la difficulté thérapeutique et la nécessite d’un réseau de soins [2].

Problématique n° 1 : errance diagnostique

Les DTM constituent des affections aux multiples causes, d’expressions complexes, avec souvent une composante psycho-émotionnelle associée (initiale ou induite par les algies), ce qui peut compliquer l’établissement d’un diagnostic [1]. Selon la zone d’habitation et la présence (ou non) de spécialistes autour de lui, un patient atteint d’un…

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