L’évidence du bridge collé à une ailette pour le remplacement d’une incisive (partie 1)

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  • Publié le . Paru dans Biomatériaux Cliniques, L'Orthodontiste n°2 - 15 octobre 2020 (page 69-82)
Information dentaire
Le remplacement d’une dent unitaire antérieure est toujours un défi, pour pouvoir répondre aux objectifs esthétique et fonctionnel. La prise de décision s'opérera entre deux thérapeutiques : le bridge collé à une ailette ou la prothèse implanto-portée. Le choix d’une prothèse implanto-portée est une thérapeutique fiable mais qui nécessite le plus souvent des reconstructions des tissus osseux et gingivaux. Par ailleurs, le phénomène de croissance alvéolaire résiduelle combiné aux migrations et à l’égression passive des dents adjacentes ne permet pas d’envisager d’implantation à un âge précoce, le risque étant d’observer avec le temps un décalage de la couronne sur l’implant qui restera en position apicale par rapport aux dents naturelles adjacentes. M. Kern développa dans les années 1990 l’utilisation des bridges collés à une ailette avec une infrastructure en céramique Inceram , puis en zircone dans les années 2000 ; ce concept a ensuite été adapté avec la vitrocéramique au disilicate de lithium par G. Tirlet et JP. Attal.
Pour permettre une émergence naturelle du pontique par rapport à la gencive, un travail d’ovalisation de la muqueuse doit être réalisé. Une préparation minimale de la face palatine de la dent pilier est nécessaire et répond à un cahier des charges précis.
La rigueur dans le protocole d’assemblage est cruciale pour ces restaurations qui ont un taux de survie équivalent aux restaurations implanto-portées ! Le rapport de la HAS de 2016 puis l’intégration dans la CCAM en 2018 ont permis de définir en France un cadre conventionnel pour le bridge collé en céramique à une seule ailette, qui s’impose désormais comme la thérapeutique de choix dans un contexte d’édentement unitaire antérieur.

Depuis l’avènement, au milieu des années 1990, des bridges collés à une ailette, des situations d’édentement antérieur avec une contre-indication à la mise en place d’un implant (notamment chez le patient jeune en post-orthodontie, mais aussi pour des raisons anatomiques ou médicales) sont aujourd’hui abordables avec une solution fixée, en obtenant une excellente intégration esthétique et une longévité équivalente aux restaurations implanto-portées.

Cet article est le premier d’un diptyque abordant la prise de décision entre l’implant et le bridge collé à une ailette dans le secteur antérieur. Nous aborderons ici le sujet du bridge collé à une ailette et ses indications ; dans une seconde partie sera développée l’implantation en secteur antérieur et ses indications, et nous conclurons par une synthèse à propos des critères de choix où nous proposerons un arbre décisionnel.

Contexte et problématique du patient jeune

La mise en place d’une prothèse implanto-portée pour remplacer une incisive est une thérapeutique fiable, mais qui nécessite le plus souvent de faire appel à des reconstructions des tissus osseux et gingivaux. Différentes phases chirurgicales sont à planifier, mais aussi des temps de cicatrisation avec une temporisation prothétique parfois délicate. Ainsi, le traitement peut s’étaler sur plusieurs mois pour obtenir une intégration esthétique satisfaisante et une stabilité du résultat dans le temps. Par ailleurs, le phénomène de croissance alvéolaire résiduelle ne permet pas d’envisager l’implantation à un âge précoce [1-3].

La croissance alvéolaire résiduelle est une croissance verticale de l’os alvéolaire qui se poursuit bien au-delà de la fin de la croissance staturale, Certaines études montrent une évolution au-delà de l’âge de 50 ans [4,5]. Il est donc préférable d’éviter la pose d’un implant en secteur antérieur chez un patient jeune.

En effet l’implant…

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