L’âge, associé à la résorption osseuse qui suit la perte des dents, engendrent des modifications anatomiques et physiologiques des structures oro-faciales et rendent difficile l’emplacement exact des dents artificielles sur l’arcade ainsi que la détermination du volume des surfaces polies stabilisatrices de la prothèse. Les porteurs de prothèses amovibles se plaignent souvent de l’instabilité de celles-ci, notamment à la mandibule, à cause de la réduction de la surface d’appui ostéomuqueuse, liée à la résorption. Dans ce cas, la technique piézographique s’avère indispensable. Elle permet de préfigurer le volume dans lequel doit être élaborée la future prothèse, grâce à un modelage en bouche d’un matériau plastique par des forces engendrées par l’activité musculaire linguale et buccinato-labiale. Pour cela, deux fonctions peuvent être utilisées : la déglutition ou la phonation.
Revue de la littérature
Selon Beresin et Schisser (1), la “neutral zone philosophie” est basée sur le concept selon lequel il existerait pour chaque individu au sein de l’espace prothétique, une zone où la fonction musculaire ne déstabilise pas la prothèse et où les forces générées par la langue sont neutralisées par les forces déployées par les lèvres et les joues.
Heath (2) a enregistré l’espace prothétique en utilisant la fonction de déglutition et avec la présence de la maquette maxillaire en place. L’espace prothétique qui en résulte est large à cause de :
• l’action centrifuge de la langue, poussant le matériau en direction vestibulaire et qui est très peu compensée par l’action des buccinateurs qui ont une activité réduite lors de la déglutition,
• la présence de la maquette au maxillaire lors du modelage piézographique qui induit un écrasement dans le sens horizontal et vertical de la piézographie.
Klein (3) a enregistré l’espace prothétique en utilisant la fonction de phonation et sans la présence…