Le rythme effréné et l’obligation de performance qui caractérisent notre époque engendrent des tensions, du stress, qui à leur tour peuvent avoir des impacts neuro-musculaires, notamment au niveau de la sphère oro-faciale.
Les phénomènes de grincement ou de serrage des dents involontaires peuvent porter atteinte aux tissus dentaires et aux articulations temporo-mandibulaires s’il n’y a pas de prise en charge.
Qu’il s’agisse de bruxisme centré, « serrement des dents », ou excentré, « grincement », ce trouble, dont la dimension psycho-émotionnelle est très présente, montre une prévalence de 8,0 à 31,4 %, avec une composante nocturne plus importante : 31,0 % contre 22,1 % pour le bruxisme de l’éveil [1].
Pour illustrer cette problématique de plus en plus présente au sein de nos cabinets, prenons comme exemple le traitement de ce patient.
Il s’agit d’un homme de 45 ans sans antécédents médicaux particuliers, non fumeur, adressé pour une prise en charge parodontale et implantaire au niveau de 26 (fig. 1).
Néanmoins, après examen clinique et radiologique 2D, il nous semble nécessaire de comprendre l’origine de son état bucco-dentaire, afin de le traiter avec une prise en charge adéquate.
L’interrogatoire nous apprend que ce patient est chef d’entreprise et que son travail l’oblige à d’importantes amplitudes horaires, qui sont sources de stress. Par ailleurs, son épouse se plaint fréquemment d’être réveillée la nuit par les bruits de grincement dentaire de son mari.
Voulant écarter le cumul de différentes étiologies (abrasion, érosion…), l’interrogatoire social du patient est approfondi. On écarte ainsi toute habitude alimentaire néfaste (soda, agrumes…) ainsi que tout autre trouble alimentaire. Ces différents éléments nous permettent de poser le diagnostic d’attrition dans un contexte de bruxisme nocturne.
La première difficulté ici est de faire prendre conscience…