La restauration d’une incisive centrale unitaire constitue un défi clinique majeur en raison de son rôle fondamental dans l’esthétique du sourire. La symétrie, la forme, la couleur et la translucidité influencent fortement l’harmonie et la perception du sourire. Lorsqu’un trauma ou des restaurations antérieures altèrent son intégration dans l’arcade, il est essentiel de proposer une solution à la fois esthétique et conservatrice [1].
Les facettes en céramique représentent aujourd’hui une option thérapeutique de choix, combinant longévité, biomimétisme et préservation tissulaire. L’objectif principal de cette approche est de limiter l’invasion biologique en conservant un maximum d’émail, ce qui améliore l’adhésion et la longévité de la restauration [2].
Cet article illustre les étapes dans le cas de la réhabilitation d’une incisive centrale maxillaire à l’aide d’une facette en céramique. L’analyse esthétique, la prise de teinte, la préparation et le protocole de collage, afin d’obtenir le meilleur résultat esthétique possible, sont détaillés.
Présentation du cas et anamnèse
Une patiente de 18 ans est adressée au cabinet en raison d’une gêne esthétique liée à sa centrale maxillaire droite, qu’elle considère comme inesthétique. Son état général est satisfaisant et aucun antécédent médical majeur n’est rapporté. L’examen clinique révèle la présence d’une gingivite légère liée à une hygiène bucco-dentaire insuffisante. Des taches blanches généralisées évocatrices d’une fluorose modérée, ainsi que des taches blanches localisées sur 11 et 23, caractéristiques d’une hypominéralisation incisivo-molaire (MIH), sont également observées [3]. La dent #11 a subi un traumatisme en 2015, ayant nécessité plusieurs restaurations en composite successives et sa dévitalisation. Une radiographie rétro-alvéolaire confirme la réalisation satisfaisante du traitement canalaire.