Réhabiliter une arcade complète par des implants exige une planification prothétique et chirurgicale parfois complexe ainsi qu’une retranscription clinique du projet virtuel compliquée par des erreurs d’enregistrement et/ou par l’utilisation des différents dispositifs de guidage. Les outils numériques ont gagné en maturité, mais l’écart entre validations in vitro et performances cliniques persiste en arcade complète.
La mise en charge immédiate s’appuie aujourd’hui sur deux familles de stratégies : convertir une prothèse provisoire préparée en amont ou enregistrer, de façon per ou post-opératoire, les positions implantaires pour concevoir le provisoire. Chacune offre des atouts, mais impose aussi des contraintes organisationnelles et métrologiques, surtout en contexte édenté complet.
Dans ce cadre, l’objectif de cet article est de présenter un protocole numérique hybride appelé GuideX, d’en préciser la logique et le déroulé clinique, puis d’en discuter la place par rapport aux scanners intra-oraux et à la photogrammétrie selon des critères de précision, de reproductibilité et de coût/usage. Ce protocole hybride GuideX simplifie l’acte chirurgical tout en garantissant une fidélité élevée de l’empreinte des positions implantaires et du projet prothétique provisoire.
Enjeux cliniques et métrologiques
La littérature montre une reproductibilié des résultats constante en arcade complète : la stéréophotogrammétrie (SPG) délivre des écarts 3D moyens plus faibles et des dispersions plus serrées que les scanners intra-oraux (IOS), avec un écart type dans les déviations angulaires variant de ~0,2 à 0,8° et des erreurs de surface de l’ordre de 10-90 µm, souvent proches des empreintes conventionnelles solidarisées bien conduites [1] ; les IOS restent fiables pour des distances interimplantaires courtes, mais présentent des variations plus élevées dans le cas d’empreinte d’arcade complète (jusqu’à…