Une technique mucogingivale au service de la régénération parodontale
Les lésions infra-osseuses (LIO) et les récessions gingivales (RG) sont deux types de lésions parodontales distinctes, tant sur le plan étiologique que pronostique. Les LIO sont généralement des séquelles de la destruction tissulaire dans le cadre de la parodontite, tandis que les RG peuvent survenir en l’absence de parodontite, notamment en vestibulaire, et sont fréquemment associées à un phénotype gingival défavorable et à une origine traumatique. Cependant, certaines RG, notamment interdentaires, sont associées à la parodontite ou à son traitement, et le niveau osseux interproximal est un facteur pronostique essentiel du traitement des RG vestibulaires [1]. Il est aussi intéressant de constater que la chirurgie plastique parodontale et la chirurgie régénératrice (RP) des LIO poursuivent au moins un objectif clinique commun : le gain d’attache clinique. Toutes deux reposent sur des techniques similaires, où la manipulation des tissus mous joue un rôle primordial. Par ailleurs, l’objectif esthétique qui caractérise en théorie davantage la chirurgie plastique parodontale peut également être commun aux deux types de chirurgie. En effet, l’exigence esthétique de plus en plus forte des patients rend la correction de défauts esthétiques préexistants tout aussi cruciale que la prévention d’éventuels préjudices esthétiques causés par le traitement. Ainsi, il devient évident que la greffe de tissus mous, bien établie en chirurgie plastique parodontale pour améliorer l’esthétique et le gain d’attache clinique au niveau de RG vestibulaires, ait également été proposée dans le traitement des LIO.
L’idée d’allier chirurgie mucogingivale et chirurgie régénératrice n’est pas nouvelle bien qu’elle suscite un regain d’intérêt récent. En effet, Nelson [2] utilisait déjà le greffon conjonctif dans le traitement des LIO et avant lui…