L'Information Dentaire n°23

Edito

Se reposer pour mieux agir Regarde tous ces chamois comme c’est beau ! », me chuchote mon ami Jean avec qui je suis parti en randonnée. On se pose tous les deux en haut d’une montagne dominant une plaine où les chamois pâturent. Moment de repos, de partage dans le silence, juste pour déguster l’instant. Avec ses nombreux ponts, le mois de mai a été propice à prendre des temps...

Se reposer pour mieux agir

Regarde tous ces chamois comme c’est beau ! », me chuchote mon ami Jean avec qui je suis parti en randonnée. On se pose tous les deux en haut d’une montagne dominant une plaine où les chamois pâturent. Moment de repos, de partage dans le silence, juste pour déguster l’instant.

Avec ses nombreux ponts, le mois de mai a été propice à prendre des temps de pause loin de la chirurgie dentaire. L’occasion de s’éloigner de son activité professionnelle, une mise à distance nécessaire, surtout lorsque son intensité frise l’excès. En effet, les conditions de pratique de notre profession sont devenues particulièrement difficiles, notamment dans les zones sous-dotées. Un temps nous avons eu l’espoir de voir arriver rapidement les assistant(e)s de niveau 2, mais ce dossier ne semble plus avancer. Même si, en novembre dernier, le ministre de la Santé de l’époque indiquait : « Les travaux pourront prochainement reprendre afin de confirmer les modifications législatives. » Il est vrai que les divers changements de ministres n’ont certainement pas aidé à une évolution rapide de ce dossier. La France restera-t-elle encore longtemps l’un des seuls pays à n’avoir pas de professionnels de santé dédiés à l’hygiène ? Lors du dernier EuroPerio, à Vienne, un grand nombre d’intervenants ont mis en avant l’importance des phases de maintenance dans toutes les thérapeutiques, pas uniquement parodontales. Le plan de traitement complexe exposé par Yassine Bouabid et ses coauteurs dans la rubrique Compétences d’internes de ce numéro, pour la prise en charge d’un soldat ukrainien blessé au visage, nous montre que la pérennité de ce type de traitement est fortement influencée par la compliance du patient et par la compétence des praticiens dans la phase de maintenance. Il est évident qu’un grand nombre de cabinets ne peuvent pas assurer aujourd’hui ce suivi régulier chez l’ensemble des patients qui le nécessitent. Alors, espérons que les décideurs auront pris le temps, eux aussi, de se reposer pour mieux réfléchir. La création de ce métier complémentaire de celui de chirurgien-dentiste est depuis si longtemps attendue pour favoriser le maintien de la santé bucco-dentaire des patients…

Michel Bartala, Rédacteur en chef