Comment en arrive-t-on à vouloir s’aligner un jour sur la Transat Jacques Vabre ?
C’est un peu fou, je sais. Ça me titille depuis un moment. Si je ne le fais pas à 54 ans, quand le ferai-je ? J’ai la chance d’être en forme physiquement donc je fonce.
Il s’agit d’une course à deux. Avec qui allez-vous vous faire équipe ?
Avec un jeune skipper de 16 ans, Martin Louchart. Je le parraine depuis maintenant deux ans. On s’est rencontrés complètement par hasard sur les pontons de la Trinité-sur-Mer où j’étais en vacances. Il voulait visiter mon voilier. On a tout de suite accroché.
Avez-vous déjà navigué ensemble ?
Oui, Martin m’a accompagné pendant plus d’un an dans mes sorties en mer à Granville (Manche). Dès qu’il est en mer, il a des étoiles plein les yeux. Il y a quelques mois, il s’est débrouillé pour être à l’heure au départ d’une course qu’on devait faire ensemble… alors qu’il avait le Brevet des collèges à passer. Sa fougue et sa détermination m’ont convaincu de l’aider. Lui veut faire de la course au large, son métier. D’ailleurs, il a déjà le Vendée Globe dans un coin de sa tête.
Vous êtes à la recherche de sponsors. De quel budget avez-vous besoin ?
De 200 000 e. Et encore, cette somme ne comprend pas l’achat du bateau, mais nous avons une piste. Benoît Charon, qui est entraîneur national, a un class40 à nous céder. Ce bateau vient d’ailleurs de participer à la Route du Rhum.
Que représente pour vous la Transat Jacques Vabre ?
Tellement de choses. J’ai des images de départs et d’arrivées en tête. Notamment celle de 2005, avec la victoire de Pascal Bidégorry et de Lionel Lemonchois. Lionel a d’ailleurs gentiment accepté de parrainer notre aventure. Et puis, c’est une course à deux et les courses à deux sont différentes. Il faut créer une osmose pour que tout se passe bien à bord.
Vos patients connaissent-ils votre double vie ?
Disons qu’elle est difficile à cacher… Dans mon cabinet, on parle souvent de mer et de bateaux. Et puis ça se voit. Sur les murs, il y a des tableaux, j’ai aussi installé quelques maquettes. Aujourd’hui, j’arrange mon emploi du temps pour me libérer trois jours par semaine.
Avez-vous toujours eu le pied marin ?
Propos recueillis par Alban Loizeau
Contact : Frédéric Duchemin,
duchemin.frdric@gmail.com
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