Selon les statistiques de la caisse de retraite (CARCDSF) portant sur 35 805 revenus déclarés (ODF et autres spécialités compris), le revenu moyen 2016 avant impôts (IRPP) s’élevait à 107 536 € (bénéfice fiscal avant déduction des cotisations assurance groupe et Madelin, Dom-Tom inclus) marquant une hausse franche de 2,9 % par rapport à 2015 (évaluation au 5 janvier 2018). Le revenu médian, plus proche du revenu moyen d’un omnipraticien, se situe à 86 226 €. En fait, près de la moitié des chirurgiens-dentistes (44 %) ne dépassent pas 79 464 € de revenu, soit 2 fois le plafond de la Sécurité sociale pour 2018 (39 732 €). Un gros tiers (36 %) se situe entre 2 et 4 plafonds (158 928 €), tandis que 3 756 praticiens (10,5 %) déclarent plus de 5 plafonds annuels : 196 140 €.
30 % de moins pour les femmes
Les 35/54 ans (soit 42 % des praticiens) sont au-dessus de la moyenne avec un revenu moyen de 123 588 € en hausse de 2,02 %. Ils se partagent près de 50 % de l’ensemble des revenus de la profession (3,85 milliards d’euros, +1,49 %). Les plus jeunes installés, les moins de 35 ans, disposent logiquement des revenus les moins élevés (67 500 €, + 2,8 %). La progression la plus importante profite aux 60/65 ans : + 4,4 %, avec un revenu moyen de 105 495 €.
Les différences de revenu entre hommes et femmes eu égard au volume d’activité persistent. Ainsi, en moyenne, les femmes, qui représentent 43 % de l’effectif (+ 2 %), tirent 85 754 € de leur activité en 2015 (+ 2,8 %) contre 123 507 € pour les hommes (+ 3,34 %), soit un différentiel de 30,5 %, qui progresse encore de 0,6 %. Leur revenu médian s’élève à 69 602 € (58 % sont à moins de 79 464 €) contre 101 500 € pour les hommes.
La Creuse largement en tête
Hors Dom-Tom, seulement 5 départements ne franchissent pas la barre des 90 000 € de revenus annuels moyens par chirurgien-dentiste (contre 10 en 2015 et 15 en 2014) : la Corse (84 973 € contre 80 348 € en 2015), département aux plus faibles revenus, les Hautes-Alpes (88 722 contre 82 700 €), la Haute-Garonne (87 697 € contre 87 151 €), la Gironde (88 840 € versus 85 987 €) et les Alpes-Maritimes (89 552 € versus 85 179 €).
À l’inverse, 17 départements dépassent les 130 000 € (contre 13 en 2015, 11 en 2014 et seulement 5 en 2013). Au palmarès des départements confrontés à la désertification médicale : la Creuse, seule collectivité au-dessus de 150 000 €. Les 35 praticiens y déclarent en moyenne 155 000 € de revenus (133 945 € en 2015). Les Deux-Sèvres, l’Yonne, la Somme et l’Eure-et-Loir franchisent les 145 000 € (respectivement 149 169 €, 149 119 €, 148 601 €, 147 940 €).
Difficile de tirer des conclusions générales. Mais, a priori, plus le nombre de chirurgiens-dentistes pour 100 000 habitants est faible, plus les revenus sont élevés, et inversement. Le ratio population/nombre de praticiens doit être modulé, notamment par la présence ou non de spécialistes, de grandes villes, ou le profil socio-économique des habitants.
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Les ODF loin devant
Les chiffres de la caisse de retraite ne distinguent pas les spécialités. Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), en 2014, les spécialistes en orthopédie dento-faciale (ODF) ont perçu 221 300 € en moyenne contre 95 700 € pour les omni-
praticiens. En 2011, selon la Dress toujours, ils percevaient 201 110 € contre 95 390 € pour les omnipraticiens.
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