Assurance maladie

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
Information dentaire

Deux milliards d’économies sont possibles rien que sur les coûts de gestion

Un rapport conjoint de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et de l’Inspection générale des finances (IGF), mis en ligne le 15 décembre estime qu’il est possible, « sur la base d’hypothèses prudentes », de réaliser près de 2 milliards d’euros d’économies annuelles sur les frais de gestion des régimes d’assurance maladie obligatoires (AMO) et complémentaires (AMC) à l’horizon 2020, soit 16 % des coûts de gestion actuels. En effet, la seule gestion de ces régimes a coûté 12,5 milliards d’euros aux assurés en 2011. En cause, principalement, l’éclatement du secteur : l’AMO comprend rien moins que 14 régimes obligatoires (les trois principaux CNAMTS, MSA, RSI et 11 régimes spéciaux : étudiants, fonctionnaires…) gérés par 86 opérateurs différents pour un coût annuel de 6,5 milliards. L’AMC, quant à elle, est gérée par… 682 organismes, pour un coût annuel de 6 milliards.

Le rapport analyse donc les coûts de gestion de chacun de ces acteurs « afin d’identifier les leviers, spécifiques à chacun, permettant de réduire ces coûts ». Pour l’AMO, les auteurs notent que le coût moyen de gestion varie « de 1 à 5 » selon les organismes tandis que, dans le même temps, les « processus métiers sont caractérisés par un nombre réduit de processus et par un traitement de masse des opérations ». Autrement dit, à l’éclatement du secteur évoqué plus haut s’ajoute une piètre efficacité de certains organismes alors même qu’ils traitent des tâches peu complexes. Cinglant ! Pour améliorer la situation, les inspections estiment que la poursuite de la dématérialisation des flux avec la carte Vitale, pourrait engendrer d’ici à 2017 jusqu’à 542 millions d’euros d’économies et que « la réduction des écarts de performance entre les régimes » pourrait rapporter entre 425 et 750 millions d’euros. Enfin, le rapport considère « qu’une réorganisation structurelle de l’AMO avec la cible à terme de deux opérateurs de gestion » serait de nature à générer d’importantes économies de gestion : de l’ordre de 440 millions par an. Les inspecteurs préconisent, par exemple, à court terme (2014) la reprise du régime étudiant étudiants par les CPAM et à moyen terme l’intégration de la gestion des régimes spéciaux au sein de la CNAMTS ou de la MSA.

Concernant l’AMC, le rapport est moins disert. L’Etat a en effet moins de prise directe sur le secteur privé. La concentration en cours du secteur est considérée comme positive. Là aussi, la dématérialisation des prestations et la finalisation de l’automatisation du traitement des flux entre AMO et AMC (Noémie) pourraient permettre de réaliser 191 millions d’économie. Pour « exercer une pression à la baisse sur les frais de gestion des complémentaires », la mission estime nécessaire de renforcer la transparence sur les coûts de gestion et au besoin d’inscrire la « modération des frais de gestion » aux conditions existantes des contrats « solidaires » et « responsables », qui ouvrent droit à des déductions fiscales et sociales.

Thèmes abordés

Commentaires

Laisser un commentaire

Sur le même sujet

Politique de santé

Centres de santé : « ne pas faire d’amalgame » demande la FNCS

Dans un communiqué du 30 avril, la Fédération nationale des centres de santé (FNCS) se « félicite » de la décision prise...
Politique de santé

Un questionnaire pour préparer l’arrivée des logiciels métiers

Le « Ségur du numérique en santé » est un programme de soutien de l’État au développement du numérique en santé. Il...
Politique de santé

SESAM-Vitale en chiffres

En 2023, 404 576 professionnels de santé libéraux ont facturé en SESAM-Vitale (contre 395 093 en 2022). 1,33 milliard de FSE (Feuilles de soins...
Politique de santé

Fraudes sociales : les centres de santé dans le viseur du gouvernement

« Pour la première fois, nous avons dépassé la barre des 2 milliards d’euros de fraude sociale détectée en une année », a annoncé...
Politique de santé

7,4 millions de bénéficiaires de la C2S

Depuis 2019, année de la fusion de la CMU-C et de l’ACS, les effectifs de la C2S, née de cette fusion, poursuivent leur progression...
Politique de santé

Lieux d’implantation des cabines de téléconsultation : la HAS fixe les règles

Après la polémique suscitée en novembre dernier, par la proposition de la SNCF de mettre en place dans 300 de...