Biomarqueurs prédictifs de la rechute de patients atteints de pemphigus et traités par rituximab

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
Information dentaire

Le pemphigus fait partie des dermatoses bulleuses auto-immunes. Cette maladie est caractérisée par la présence d’auto-anticorps dirigés contre les protéines d’ancrage intercellulaires des kératinocytes.
Le rituximab est un anticorps monoclonal dirigé contre la molécule CD20 présente à la surface des cellules B. Il représente une nouvelle alternative thérapeutique du pemphigus, très prometteuse (environ 75 % de résultats positifs).
 
Dans cet article, les auteurs s’intéressent aux facteurs prédictifs d’une rechute des patients atteints de pemphigus et traités par rituximab. Selon les études, le taux de rechute sous rituximab varie entre 40 et 80 %. Actuellement, les cures de rituximab sont classiquement espacées de six mois, sans réel monitoring biologique. La rechute est définie par l’apparition d’au moins trois nouvelles lésions par mois, qui ne cicatrisent pas spontanément en une semaine, ou bien par l’extension de lésions existantes chez un patient contrôlé par rituximab.
Dans ce contexte, les auteurs réalisent une étude rétrospective portant sur 62 patients, représentant un total de 99 cures de rituximab.
Différents paramètres sont relevés, tels que le taux de lymphocytes B CD19+, le taux de lymphocytes T CD4+, le taux d’auto-anticorps circulants anti-desmogléine 1 et 3.
 
Après analyse statistique (courbes de survie Kaplan-Meier, modèle de Cox), les auteurs présentent les résultats suivants :
– les rechutes sont rares tant que la population de lympho- cytes B CD19+ est faible ;
– pour les formes cliniques cutanéomuqueuses, les rechutes sont corrélées au taux d’anticorps anti-desmogléine 1 (> 20 UI) ;
– un taux d’auto-anticorps anti-desmogléine 3 supérieur à 20 UI est corrélé avec un risque de rechute dans les formes cutanéomuqueuse ou exclusivement muqueuses.
 
Il semble donc que la rechute soit associée à une augmentation de la population de lymphocytes B CD19+ ainsi qu’à une diminution du taux circulant de lymphocytes T CD4+. Le dosage des anticorps anti-desmogléine 1 et 3 est également un élément intéressant du monitoring et prédictif du risque de rechute. La mesure de ces biomarqueurs à intervalles réguliers permettrait de prédire la rechute des patients et ainsi de justifier une nouvelle cure de rituximab. Le design rétrospectif de l’étude publiée est un facteur limitant sa puissance. D’autres études sont nécessaires pour la rédaction de guidelines.

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