En France, la consommation de boissons sucrées (incluant sodas, jus de fruits, sirops, même « light ») reste préoccupante, selon les résultats du baromètre de Santé publique France 2021 publiés par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) le 29 avril.
Près de 18,2 % des hommes et 11,9 % des femmes déclarent consommer plus d’un verre par jour, alors que les recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS) préconisent un maximum d’un verre quotidien.
Cette surconsommation concerne un adulte sur sept et dépasse les 20 % chez les hommes âgés de 18 à 34 ans. Elle est particulièrement marquée dans les régions Hauts-de-France, Normandie et Grand Est, où les niveaux sont supérieurs à la moyenne hexagonale. Dans les Hauts-de-France, par exemple, plus d’un homme sur cinq dépasse la limite recommandée.
La consommation excessive de boissons sucrées est inversement liée au niveau d’éducation : elle concerne 20 % des personnes sans diplôme contre seulement 8 % des diplômés du supérieur. Elle varie également selon le revenu, la situation professionnelle et la taille de l’agglomération.
Le BEH rappelle que ces boissons sont associées à un risque accru de surpoids, de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires. L’étude n’intègre malheureusement pas les conséquences sur la santé bucco-dentaires. Selon des données mondiales, 2,2 millions de cas de diabète de type 2 (soit 9,8 % des nouveaux cas dans le monde en 2020) et 1,2 million de maladies cardiovasculaires (3,1 % des nouveaux cas) seraient imputables à leur consommation.
Pour inverser la tendance, le BEH recommande des actions structurelles : encadrement de la publicité, modification de l’offre dans les distributeurs automatiques, taxation, ou encore recours aux « nudges » (coups de pouce) comportementaux dans la restauration collective comme par exemple placer des fruits au niveau des yeux ou près de la caisse enregistreuse dans une cafétéria de lycée.
Le baromètre montre également que seules 25 % des femmes et 19 % des hommes consomment suffisamment de fruits et légumes. Seuls 29 % des hommes et 26 % des femmes mangent des féculents complets quotidiennement, et 23 % consomment des légumes secs au moins deux fois par semaine.
Là encore, le respect des recommandations alimentaires varie selon l’âge, le niveau de diplôme, le revenu ou encore la taille de l’agglomération. Le BEH souligne l’importance d’adapter les politiques nutritionnelles aux réalités sociales et territoriales pour améliorer durablement les comportements alimentaires.
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