Centres de santé dentaire : une proposition de loi veut durcir leurs conditions d’ouverture

  • Publié le .
Information dentaire

Une proposition de loi visant « à mieux encadrer l’ouverture et le fonctionnement des centres de santé » a été déposée le 25 janvier sur le bureau de l’Assemblée nationale par un groupe de trente députés « Les Républicains ». Elle reprend le contenu de l’article « 41 bis » de la Loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) retoqué par le Conseil constitutionnel fin décembre qui l’a considéré comme un cavalier législatif, c’est-à-dire sans lien avec le fondement de la loi (lire ici).

« Ces centres de santé sont majoritairement des centres dentaires et d’ophtalmologie, et non des centres de santé toutes activités confondues, rappellent les députés (lire ici). Ils sont créés dans les grands centres urbains et non dans les zones sous‑dotées, ce qui n’améliore pas l’offre de soins sur notre territoire. Ils ont des fonctionnements répréhensibles : praticiens dont la compétence n’est pas garantie, délivrance, de manière abusive souvent, de soins à forte valeur ajoutée exclusivement, pratiques contraires à la déontologie en matière de publicité ».

Leur proposition de loi s’articule en trois points :

– Un chirurgien-dentiste responsable de qualité et de la sécurité des soins
Un chirurgien-dentiste est nommé par le gestionnaire de chaque centre comme responsable «de la qualité et de la sécurité des soins dentaires et des actes professionnels » au sein de sa structure. Il est responsable devant l’ARS à qui il se réfère « sans délai » lorsque des décisions prises par le gestionnaire lui apparaissent « comme étant de nature à porter atteinte à la santé des patients et la santé publique ». Ce praticien bénéficie « des règles d’indépendance professionnelle reconnues aux chirurgiens-dentistes dans leur code de déontologie ».

– Le contrôle des diplômes par l’ARS et leur vérification par l’Ordre
Le gestionnaire d’un centre de santé de santé à l’obligation de transmettre à l’ARS « la copie des diplômes et des contrats de travail des chirurgiens-dentistes » qui y exercent. L’ARS les transmet au conseil départemental de l’Ordre des chirurgiens-dentistes « qui rend un avis motivé dans un délai de deux mois ». « Cette mesure permettrait de créer un circuit bienvenu entre l’ARS et les conseils départementaux et de vérifier la similarité des informations transmises à chacun », expliquent les députés.

– Un agrément de l’ARS pour toute ouverture d’un centre
Un agrément du directeur général de ARS de santé à la suite d’une visite de conformité du centre de santé « vaut autorisation de dispenser des soins aux assurés sociaux ». Si un centre ou l’une de ses antennes fait l’objet d’une procédure de suspension ou de fermeture, l’ARS peut refuser l’ouverture d’un nouveau centre de la même enseigne jusqu’à la levée de cette suspension ou « pour une durée maximale de cinq ans dans le cas d’une fermeture définitive ».

Rappelons que l’article 71 de la même LFSS n’a pas, lui, été censuré. Il met fin au conventionnement d’office des centres de santé. Ceux qui d’ici à six mois ne feront pas la démarche auprès de l’Assurance maladie d’adhérer explicitement à « l’accord national » se verront appliquer les tarifs d’autorité par celle-ci. Et en cas de « manquements à l’engagement de conformité » contenu dans cet accord, l’ARS « peut prononcer une amende administrative » d’un montant maximum de 150 000 € et 1000 € par jour d’astreinte. Ces décisions de sanctions financières peuvent faire l’objet de mesures de publicité sur les sites internet de l’ARS ou du centre lui-même.

Thèmes abordés

Commentaires

Laisser un commentaire

Sur le même sujet

Vie de la profession

Intelligence artificielle en odontologie : l’ADF publie un guide pour un usage raisonné

L’Association dentaire française (ADF) a mis en ligne, le 24 novembre, un guide inédit consacré à l’usage de l’intelligence artificielle...
Vie de la profession

Le Comident organise un colloque sur la santé bucco-dentaire

L’organisation professionnelle, qui regroupe les fabricants et distributeurs de matériels du secteur dentaire, donne rendez-vous le 15 décembre, de 14 h à 17...
Vie de la profession

Produits dentaires importés : le Comident alerte sur un risque sanitaire et économique

Dans un contexte marqué par l’actualité autour des plateformes Shein et Temu, dont « 69 % des produits testés »...
Vie de la profession

Le nouveau métier d’« assistant en santé bucco-dentaire » adopté au Sénat

Portée par notre confrère Raphaël Daubet, sénateur du Lot, la proposition de loi « créant la profession d’assistant en santé...
Vie de la profession

Branche dentaire : plus de salariés, des salaires en hausse, mais un turnover inquiétant

L’Observatoire des métiers dans les professions libérales (OMPL) vient de publier un baromètre sur l’évolution des emplois dans les cabinets...
Vie de la profession

Le nouveau métier d’« Assistant en santé bucco-dentaire », promu par les sénateurs en commission

Première étape franchie avec succès ! La proposition de loi « créant la profession d’assistant en santé bucco-dentaire » a...