Créations de huit sites universitaires en 2022 : la profession « favorable » mais en « alerte »

  • Publié le .
Information dentaire

Le Premier ministre a annoncé le 2 décembre dernier la création, dès la rentrée 2022, de huit nouveaux sites universitaires de formation en odontologie « soit sous forme d’unités de formation et de recherche soit sous forme d’antennes » installés à Amiens, Caen/Rouen, Dijon/Besançon, Grenoble, Poitiers et Tours (https://bit.ly/3pARb1y). Objectifs : « orienter les professionnels de santé vers les territoires les plus fragiles du point de vue de la démographie en chirurgiens-dentistes » et « permettre d’atteindre l’objectif ambitieux d’augmentation de 14 % des capacités d’accueil en formation en odontologie sur la période 2021-2026 ».

Le gouvernement apporte ainsi une réponse aux propositions contenues dans le rapport de l’Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS) publié le 20 avril suite à la Conférence nationale de santé du 26 mars (https://bit.ly/3pl7CPn). Il n’a livré aucune modalité de mise en œuvre de ce plan qu’il souhaite pourtant réalisé dans un délai très court.

C’est bien ce qui inquiète aujourd’hui la profession. Si, dans un communiqué commun du 7 décembre, tous les syndicats dentaires (FSDL, Les CDF, UD, SFCD) et l’Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire (UNECD), soutenus par la Conférence des doyens en odontologie et l’ADF se disent « favorables » à l’ouverture de ces nouvelles unités de formation, ils alertent sur « les dangers » que cela pourrait représenter.

Regrettant un manque de concertation avec les acteurs de la profession « alors que ce plan implique des changements conséquents avec un délai trop court pour une mise en place sereine », ils craignent que l’on déshabille Paul pour habiller Jacques.

Comment recruter des enseignants et des encadrants qualifiés dans ces nouveaux lieux de formation quand les 15 UFR déjà existantes « souffrent d’un manque cruel de moyens humains et matériel tant sur les sites universitaires qu’hospitaliers » ? Selon le communiqué, l’ouverture de sites universitaires supplémentaires risquerait « d’entraîner une dégradation inacceptable de la qualité de l’encadrement ».

Les signataires demandent en conséquence une « clarification » et « une présentation détaillée » du plan du gouvernement, la transmission du rapport de l’Inspection générale de l’éducation qui doit présenter un état des lieux précis de la formation en odontologie et des « investissements massifs » sur le projet à venir comme sur les lieux de formation existants.

Thèmes abordés

Commentaires

Laisser un commentaire

Sur le même sujet

Vie de la profession

Libéraux de santé : mobilisation le 1er juillet à Paris contre le gel des revalorisations

Treize organisations syndicales représentatives* – dont Les CDF – réunies sous la bannière du collectif #SoignantsTrahis, appellent à une mobilisation...
Vie de la profession

Permanence de soins dentaires : entrée en vigueur de la nouvelle valorisation pour les régulateurs

Demain, le 25 juin, la rémunération forfaitaire conventionnelle des chirurgiens-dentistes participant à la régulation téléphonique des urgences dentaires pendant les...
Vie de la profession

Les cabinets dentaires en 2035 : vers un écosystème connecté, préventif et pluriprofessionnel ?

À quoi ressemblera le cabinet dentaire dans dix ans ? C’est la question à laquelle le Comident a tenté de...
Vie de la profession

ADF 2025 : inscriptions ouvertes

Les inscriptions au Congrès 2025 de l’ADF sont ouvertes depuis le 1er juin. Omnipraticien expérimenté, fort de 30 ans de pratique, Charles...
Vie de la profession

Hôpitaux : déficit historique

Le déficit des hôpitaux publics a atteint en 2023 « une proportion encore jamais observée depuis 2005 », s’élevant à 2,4 milliards d’euros,...
Vie de la profession

Études en odontologie : les étudiants s’opposent à un éventuel allongement du cursus à 7 ans

Alors que des discussions seraient en cours pour faire passer la durée des études en odontologie de six à sept...