En 2024, les dépenses de soins dentaires en cabinet libéral atteint 13,2 milliards d’euros, selon les données publiées par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) dans son bilan annuel « Résultats des comptes de la santé » pour l’année 2024, publié le 30 septembre.
Sa croissance ralentit en 2024 (+2,3 % après +3,5 %), malgré une accélération des prix due à la hausse de 30 % des tarifs des soins conservateurs, prévue par la convention dentaire 2023-2028. Ce rythme de croissance « est supérieur à celui observé avant la crise (+0,6 % en moyenne par an entre 2011 et 2019), mais inférieur à la croissance du PIB en valeur (+3,3 %) », souligne le service statistique du ministère de la Santé.
La consommation de soins dentaires est composée à 42 % de dépenses de prothèses dentaires, soit près de 6,5 milliards d’euros (seulement +0,3 % sur un an après plusieurs années de hausses sensibles), dont 46,5 % pour le panier 100 % santé (+0,1 %), 31,4 % pour les tarifs maîtrisés (+1,4 %), et 22,1 % pour le panier à tarifs libres (-0,6 %).
« La répartition des dépenses de prothèses dentaires est différente entre les centres de santé et les cabinets libéraux », remarque la Drees. Ainsi, 55 % des dépenses en centres de santé relèvent du 100 % santé, contre 45 % en cabinet libéral.
Les soins dentaires et conservateurs (en particulier détartrage, traitement d’une carie, dévitalisation et actes divers de prothèses dentaires hors 100 % santé) représentent 23 % de la consommation en 2024, et l’orthodontie 20 %. Cette dernière a un poids plus important dans les cabinets libéraux (21 % contre 10 % en centre de santé).
Viennent ensuite la radiologie et les consultations, qui représentent ensemble 5 % des dépenses. Les 10 % restants comprennent notamment la prise en charge des cotisations, l’aide à la télétransmission et le dispositif d’indemnisation de la perte d’activité (Dipa).
Les centres de santé dentaires gagnent du terrain
En 2024, 15,8 % des dépenses de soins dentaires sont réalisés en centres de santé, contre seulement 8,3 % en 2014. Dans le même temps, la part des soins effectués en cabinet libéral est passée de 91,7 % en 2014 à 84,2 % en 2024. Cette progression s’inscrit dans une dynamique plus large de démocratisation des soins dentaires, encouragée par des dispositifs incitatifs mis en place par l’Assurance maladie depuis 2015 pour favoriser l’installation des dentistes dans les zones sous-dotées.
Un financement dominé par les complémentaires
En 2024, les organismes complémentaires restent les principaux financeurs des soins dentaires, avec 48,5 % des dépenses, soit une hausse de 2,2 points par rapport à 2023.
Cette progression s’explique par « le transfert de certains soins de la Sécurité sociale vers les complémentaires, prévu par la convention dentaire 2023-2028 ». Celles-ci financent 69 % des dépenses de prothèses dentaires.
Dans le panier 100 % santé, les complémentaires couvrent 77 % des dépenses, tandis que dans le panier aux tarifs maîtrisés, le reste à charge des ménages atteint 29 %.
La Sécurité sociale, quant à elle, voit sa part reculer à 36,1 %, tandis que le reste à charge des ménages s’établit à 15,5 %, en baisse d’1 point par rapport à 2023 et de 10 points en dix ans. La Drees précise que « le reste à charge des ménages est plus élevé pour les soins hors prothèses (17,9 %) que pour les prothèses (12 %) ».
Des effectifs en légère hausse, portés par les salariés
Fin 2024, la France compte 45 300 chirurgiens-dentistes, soit une progression de 1,1 % par rapport à 2023. La Drees indique que « cette hausse est principalement portée par les praticiens salariés, qui représentent désormais 17 % des effectifs (+7 % sur un an) ». Les dentistes libéraux ou mixtes, qui constituent 83 % des effectifs, restent quant à eux stables.
Globalement, la consommation de soins et de biens médicaux ralentit en 2024 (+3,7 % après +4,8 % en 2023) pour s’établir à 254,8 milliards d’euros (8,7 % du PIB), soit une dépense moyenne de 3 723 € par habitant. Le reste à charge moyen par habitant s’élève, en 2024, à 292 €, dont, en particulier : 67 € de dépenses de médicaments, 54 € de soins hospitaliers, 61 € de soins ambulatoires (hors soins dentaires), 23 € d’optique hors lentilles, 16 € de prothèses dentaires, 10 € de soins dentaires hors prothèses.
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