Diagnostic clinique : le sondage parodontal bientôt obsolète ?

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Information dentaire

Deux études présentées à l’occasion du congrès EuroPerio11, qui se tient actuellement à Vienne (14-17 mai), montrent comment des technologies diagnostiques innovantes, comme la thermographie infrarouge et le profilage métabolomique, pourraient révolutionner la détection précoce des maladies parodontales grâce à des méthodes non invasives, plus accessibles et mieux tolérées par les patients.

Une première étude, menée par l’Université Ain Shams (Égypte), a évalué l’intérêt de la thermographie infrarouge pour diagnostiquer les pathologies parodontales.
En analysant les variations locales de température provoquées par l’inflammation, cette technologie a permis de différencier des gencives saines, atteintes de gingivite ou de parodontite, avec une sensibilité de 93 % pour la gingivite et de 90,7 % pour la parodontite.

« Le sondage parodontal, méthode de diagnostic standard aujourd’hui, est une procédure désagréable. Ces nouvelles méthodes non invasives seront mieux acceptées par les patients, notamment les enfants et les adolescents », estime Lior Shapira, président scientifique du congrès, organisé par la Fédération européenne de parodontologie (EFP).

Une seconde étude, conduite par le Centre universitaire de dentisterie d’Amsterdam (ACTA) et le Centre médical universitaire de Leiden (LUMC), explore l’usage du profilage métabolomique sur des échantillons de bain de bouche.

En utilisant la chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse, les chercheurs ont identifié des signatures biochimiques spécifiques de la parodontite sévère, notamment chez les patients présentant un grand nombre de poches parodontales profondes.

Selon les auteurs, ce test simple, rapide et non invasif pourrait permettre de repérer les patients à haut risque bien avant l’apparition de symptômes visibles, facilitant ainsi une prise en charge précoce.

Même si ces deux outils ne sont encore qu’au stade de recherche, « leur intégration en pratique clinique pourrait transformer la prévention et le diagnostic des maladies parodontales, avec des bénéfices majeurs en termes d’accès aux soins, de précision et de confort pour les patients », selon Lior Shapira.

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