Les septa du sinus maxillaire sont une variation anatomique ayant une prévalence d’environ 30 %. Il a été démontré que la présence de septa sinusiens est le facteur de risque prédominant (odds ratio de 4.8) de la perforation de la membrane dans les procédures d’élévation du plancher sinusien par voie latérale.
Il semble donc impératif que le chirurgien connaisse la présence ou non de tels septa avant d’intervenir. Aujourd’hui, deux techniques de radiographie sont généralement utilisées pour planifier une procédure d’élévation du sinus : la radiographie panoramique bidimensionnelle et la tomographie tridimensionnelle à faisceau conique (CBCT). Il semble logique que le CBCT soit plus performant. Pour cette raison, les auteurs ont considéré le CBCT comme un « gold standard » qu’ils ont comparé au panoramique 2D pour la détection de septa intrasinusiens.
Dans leur base de données, les auteurs ont sélectionné 25 CBCT mettant en évidence la présence d’un septum (hauteur ≥ 2,5 mm). Pour le même patient, une radiographie panoramique récente devait être disponible. 28 CBCT et les panoramiques correspondants, sans preuve de septum, ont été sélectionnés comme témoins. 17 observateurs ont analysé les deux sinus des 53 panoramiques sélectionnés et ont évalué la présence/absence d’un septum sinusien sur une échelle de confiance de cinq points. Les courbes ROC (valeur Az), la sensibilité/spécificité, les valeurs prédictives positives/négatives et les rapports de vraisemblance positifs/négatifs ont été calculés pour chaque observateur et regroupés pour tous les observateurs. La reproductibilité entre évaluateurs a aussi été évaluée au moyen du coefficient intra-classe en utilisant un modèle à effets aléatoires à deux voies.
Ils ont ainsi observé des valeurs Az généralement élevées avec une médiane de 0,842. Ce facteur indique une bonne précision des radiographies panoramiques aux fins de l’identification des septa du plancher du sinus maxillaire, les valeurs comprises entre 0,8 et 0,9 étant interprétées comme très bonnes.
Néanmoins, comme on pouvait s’y attendre, la variance entre les 17 observateurs était importante et statistiquement significative. De plus, la valeur prédictive positive de l’examen 2D indique que seulement 63 % des observations indiquant la présence d’un septum étaient correctes. Inversement, la proportion de sinus correctement diagnostiqués sans septa dans tous les sinus était de 92 %. Cela signifie qu’un nombre assez élevé de faux positifs ont été diagnostiqués. De ce fait, un total de 324 faux positifs sur un total de 1 802 lectures (18 %) ont été observés.
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Il est évident qu’une technique d’imagerie radiographique 3D sera toujours supérieure à une technique 2D pour déterminer la position et l’orientation d’un septum. Mais leur étude ne portait que sur la détection pure des septa dans le plancher du sinus maxillaire et non sur l’évaluation de leur variation spatiale.
Dans un contexte clinique, le nombre important de faux positifs aurait tendance à susciter une prudence supplémentaire de la part du chirurgien, ce qui pourrait plutôt être bénéfique pour le patient.
Néanmoins, si l’on regarde les « performances pures », il faut garder à l’esprit que le panoramique est une méthode moyennement précise dans la détection d’un septum et donc pour la planification, d’autant qu’aucune corrélation n’a été observée entre l’expérience des observateurs (min 0,5 an, max 13,5 ans, médiane 5 ans) (rho de Spearman 0,1305435, p = 0.6175) et les résultats obtenus.
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