La Haute Autorité de Santé (HAS) publie le 23 juin de nouvelles recommandations de bonnes pratiques pour améliorer la qualité de la prise en charge des obésités sévères. L’objectif est d’améliorer la santé du patient et de lui permettre de revenir à un niveau de sévérité inférieur. Si, dans ces situations particulières, les chirurgiens-dentistes ne sont pas parmi les professionnels de premier recours, la HAS précise que « compte tenu du risque augmenté de pathologie bucco-dentaire », dans ces cas d’obésité sévère, il est recommandé « d’évaluer cliniquement » annuellement l’état bucco-dentaire des patients.
« Une analyse prospective a confirmé que l’obésité (comparée à la corpulence normale) était un facteur de risque indépendant de perte de dents, sur un suivi de cinq ans concernant plus de 600 individus, en particulier chez la femme, y compris après ajustement sur le statut socio-économique, l’âge, les soins bucco-dentaires, la présence d’une atteinte parodontale et le tabagisme », détaille la HAS. Elle recommande une rééquilibration de l’alimentation en évitant les régimes déséquilibrés ou très restrictifs et préconise d’interrompre les périodes de sédentarité par des activités physiques de faible intensité (loisirs, détente…), des déplacements (vélo, marche…) ou des activités domestiques (travaux, ménage…) « à adapter aux capacités du patient et à atteindre progressivement ». La HAS recommande, pour ces patients, de pratiquer chaque semaine 2h30 à 3 heures d’activité physique modérée ou 1h15 à 2h30 d’activité physique plus intense.
Aujourd’hui, près de 8,5 millions de Français sont en situation d’obésité, soit une hausse de la prévalence de cette maladie chronique de 13 % depuis 2012, et même de 66 % pour les formes les plus sévères. Pour mémoire, s’agissant des troubles de l’alimentation, la HAS avait publié en 2019 une série de recommandations sur le repérage et la prise en charge des patients touchés par la boulimie et hyperphagie boulimique et plaçait dans ce cas les chirurgiens-dentistes en première ligne, rappelant « les signes d’alerte » qui ne doivent pas leur échapper : une érosion des dents, un angle sous-mandibulaire gonflé, une abrasion de la main liée aux vomissements, des troubles de la fertilité, une hypokaliémie, une demande de régime amaigrissant, voire de chirurgie bariatrique… Parmi les patients à risque : les étudiants, les sportifs et les personnes souffrant d’obésité ou au contraire d’insuffisance pondérale.
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