L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) recommande, le 18 décembre, de classer le fluorure de sodium comme perturbateur endocrinien pour la santé humaine (catégorie 1) mais aussi comme substance toxique pour la reproduction (catégorie 1B).
Cette proposition s’inscrit dans le cadre du règlement européen CLP (classification, étiquetage et emballage des produits) et fait actuellement l’objet d’une consultation publique. Le fluorure de sodium est déjà classé pour sa toxicité aiguë par ingestion (catégorie 3), ainsi que pour ses effets irritants sur la peau et les yeux.
Qu’on se rassure d’emblée : on parle bien ici du fluor ingéré. Dans un avis publié en juillet 2025, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a confirmé que « l’utilisation correcte (c’est-à-dire uniquement en surface) des produits de soins bucco-dentaires fluorés ne contribue pas à l’exposition au fluorure » et que le fluor était « un élément naturel capable de réduire la formation de caries dentaires ».
Dans cet avis, l’EFSA a évalué les apports maximaux tolérables de fluorure dans l’eau, les aliments et les produits dentaires au regard de leur ingestion.
Concernant les soins bucco-dentaires, le seul risque identifié concerne les enfants de 4 à 8 ans, chez qui une ingestion excessive de dentifrice pourrait provoquer une fluorose légère, surtout sur les molaires en formation.
« Une telle décoloration est peu probable si les enfants recrachent correctement le dentifrice », précise l’EFSA. En d’autres termes, l’utilisation normale des dentifrices fluorés ne présente pas de danger pour la santé, car le fluorure agit en surface et n’est pas absorbé lorsqu’il est recraché.
S’agissant de l’eau et des aliments, l’EFSA conclut que « l’exposition totale au fluorure ne dépassait pas les apports maximaux sûrs et tolérables pour la quasi-totalité des groupes d’âge et ne posait donc pas de problème pour la santé ».
L’Anses justifie son avis par des études expérimentales et épidémiologiques montrant des effets sur le neurodéveloppement, la fonction thyroïdienne et la fertilité, notamment en cas d’exposition orale pendant la grossesse.
Si la classification proposée aujourd’hui est retenue par la Commission européenne, des mentions d’avertissement et des conseils de prudence devront figurer sur les produits concernés afin d’informer clairement les consommateurs.
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