La pression ? On dit non !

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  • Publié le . Paru dans Profession Assistant(e) Dentaire (page 39-40)
Information dentaire
Accueil des patients, travail au fauteuil, stérilisation, sans oublier les urgences… Souvent, on ne sait plus où donner de la tête. Et si on n’y prend pas garde, la pression monte. Mieux vaut prévenir que guérir : voici quelques conseils pour retrouver la sérénité.
vant toute chose, essayons de chausser nos lunettes roses pour voir la vie du bon côté. Certes, le mot « travail » vient du latin « tripalium », désignant un instrument de torture. Mais cette étymologie n’est pas une fatalité, affirme Michelle Jean-Baptiste dans son ouvrage Libérez-vous de la pression au travail. Même si ce n’est pas simple (surtout le dimanche soir !), on n’est pas obligé de considérer le travail comme une souffrance. Faire partie d’une équipe, se rendre utile, assurer son confort matériel : les bénéfices sont réels.

Mais parfois, on se sent nerveux, irritable ou, à l’inverse, désabusé. Souvent, c’est le corps qui parle en premier : boule au ventre, douleurs diverses, fatigue. D’où l’importance d’être à l’écoute de ses sensations. Régulièrement dans la journée, ou le soir avant de vous endormir, prenez le temps de respirer à fond et de ressentir ce qui se passe en vous. L’exercice n’est pas toujours agréable. On a tendance à repousser les émotions qui nous inquiètent. C’est pourtant en s’écoutant vraiment qu’on ouvre la porte aux solutions.

Identifier les sources de stress

Beaucoup d’entre nous, au lieu de s’attaquer aux sources de pression, n’identifient que les effets, qu’ils vont atténuer à coups de vitamines, excitants, médicaments. Or, tenir le coup en s’anesthésiant peut être dangereux. Car, c’est une lapalissade, on ne peut résoudre un problème tant qu’on n’a pas identifié ses causes. Michelle Jean-Baptiste nous demande donc de faire une liste détaillée des sources de pression. Ce peut être une surcharge de travail, une hiérarchie trop pesante, des horaires imprévisibles.
Maintenant, on se pose une question cruciale : « la pression vient-elle de moi ? » Car souvent, c’est la peur qui guide nos excès. « Tu n’es pas à la hauteur », « on ne t’apprécie pas », « tu ne réussiras jamais » : évacuons de nos têtes ces petites voix critiques qui ne servent qu’à nous épuiser. Le psychiatre Christophe André dit que la rumination est un piège : on croit qu’on est en train de réfléchir, de raisonner, alors qu’on ne fait que tourner en rond.

Michelle Jean-Baptiste qualifie de « zébulons » les personnes qui trouvent qu’elles n’en font jamais assez. Elles sont sur tous les fronts, répondent aux demandes dans la minute et vont jusqu’à prendre en charge les tâches des collègues ! « Demandez-vous pourquoi vous avez toujours besoin d’être en action. (…) Est-ce pour tromper une angoisse ? Que voulez-vous prouver ? (…) Que craignez-vous qu’il se produise si vous ralentissez votre rythme de travail ? », interroge l’auteure.

Quand la pression vient de l’extérieur

Horaires trop lourds, tâches mal réparties, rapports tendus avec l’équipe : une mauvaise organisation ou un management approximatif rendent le quotidien difficile. On se sent souvent impuissant. On se dit que ça ne sert à rien d’en parler. Erreur… Exprimez-vous ! Tant que vous n’aurez pas signalé votre fatigue et que vous continuerez à travailler sans broncher, vos collègues penseront évidemment que tout va bien. Formulez clairement vos désaccords, apprenez à dire non et fuyez les personnes qui pompent votre énergie, comme cette collègue commère ou celui qui se plaint constamment.

Lancez l’idée d’une réunion d’équipe pour faire le point sur les tâches de chacun, les horaires, la collaboration au sein du cabinet. Car il y a fort à parier que vous n’êtes pas seul(e) à ressentir la pression. Bien souvent, mettre les choses à plat permet de trouver des solutions simples mais qui changent tout. Et pourquoi ne pas faire lire cet article à vos collègues et à votre praticien ? Peut-être provoquera-t-il une prise de conscience ?

Prendre soin de soi

Gardez à l’esprit que la priorité, dans le tourbillon du quotidien, c’est vous. Michelle Jean-Baptiste conseille d’avoir une bonne hygiène de vie (alimentation saine, sommeil suffisant, pratique d’un sport – ne serait-ce que la marche quotidienne pour venir au cabinet). Apprenez à faire des pauses. Cinq minutes suffisent à prendre le temps de respirer, de revenir à soi. Voici un petit exercice tout simple : frottez vos mains l’une contre l’autre, appuyez-les sur vos yeux, les coudes sur le bureau. Restez ainsi immobile pendant quelques minutes, pour vous ressourcer. Effet garanti ! Vous n’avez pas le temps ? Vous allez le prendre ! Rappelez-vous : si vous n’étiez pas là, le cabinet ne pourrait pas fonctionner. Il faut donc vous préserver à tout prix. Et la personne la mieux placée pour prendre soin de vous… c’est vous !

Répétez-vous aussi que personne n’est parfait. Sachez définir vos priorités. Procrastinez ! Remettez au lendemain ce qui n’est pas urgent. Un peu de désordre ou de classement non terminé n’ont jamais fait de mal à personne. Mieux vaut rentrer chez soi et, après une nuit de sommeil, revenir au cabinet frais, dispos et plus efficace. Ce qui vous aurait pris quinze minutes le soir sera fait en cinq le lendemain, car vous aurez plus d’énergie.

Objectif détente

On entend beaucoup parler de la méditation. Ce n’est pas pour rien : celle-ci est vraiment efficace, à condition d’être pratiquée régulièrement. S’asseoir dix minutes chaque jour dans un endroit calme, pour se concentrer sur sa respiration, permet au cerveau de déconnecter. Vous n’y parvenez pas ? C’est normal ! Le but de l’exercice n’est pas de ne penser à rien, mais de ramener systématiquement et doucement son attention sur la respiration, rien que sur la respiration. Au fil du temps, avec une pratique assidue, on y arrive de mieux en mieux.

La sophrologie est une alternative efficace.

La pression au travail n’est pas une fatalité. Certes, nos quotidiens sont agités, mais il suffit souvent de quelques aménagements pour reprendre les rênes de notre vie. Dans certains cas, il faut l’aide d’un professionnel. N’hésitez pas, vous n’êtes pas seul(e) ! ❚❚

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