Le droit de refuser ses soins à un patient

  • Par
  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°30 - 11 septembre 2024 (page 30-34)
Information dentaire
Le droit, pour un chirurgien-dentiste, de ne pas consentir à donner ses soins ou à les refuser est reconnu par le Code de déontologie. Mais il convient que les motifs de refus soient légitimes, encadrés par la réglementation. Explications.

Le droit pour le corps médical de refuser ses soins à un patient n’était pas discuté au XIXe siècle. Il n’existait pas d’obligation légale de donner des soins, mais seulement une obligation morale issue du seul dévouement du praticien ou des exigences de sa conscience professionnelle. L’absence d’obligation légale de donner des soins était traditionnellement fondée sur le caractère libéral de la profession médicale : l’exercice de l’art de guérir est purement volontaire et ne peut donc être obligatoire, sauf exceptions. Par ailleurs, l’indépendance du professionnel dans le choix de sa clientèle était absolue, selon la jurisprudence de l’époque.

Le XXe siècle et l’affirmation par la Cour de cassation, dans l’arrêt Mercier du 20 mai 1936, qu’il se formait un contrat entre le médecin et son patient ont fait évoluer la conception du refus de soins : « Il se forme entre le médecin et son patient un véritable contrat comportant pour le praticien l’engagement sinon bien évidemment de guérir le malade (…) du moins de lui donner des soins non pas quelconques, mais consciencieux, attentifs et réserve faite de circonstances exceptionnelles, conformes aux données acquises de la Science ; que la violation même involontaire de cette obligation contractuelle est sanctionnée par une responsabilité de même nature également contractuelle (…) »

Puisqu’il y a contrat, il y a choix réciproque : le professionnel installé offre ses services et le patient exerce librement son choix parmi les praticiens installés en faisant appel à l’un d’eux. Celui-ci donne son consentement et le contrat est constitué. Le médecin ou le chirurgien-dentiste peut également ne pas consentir à la formation de ce contrat car ce droit (de ne pas consentir ou de refuser ses soins) est reconnu par le Code de déontologie.

Le droit de refuser ses soins est d’ailleurs un des critères qui différencient l’exercice…

Ce contenu est réservé aux inscrits.
Connectez-vous pour y accéder :

Vous êtes inscrit.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Thèmes abordés

Sur le même sujet

Exercice professionnel

Anxiété dentaire chez les adolescents : les traumatismes de l’enfance en cause selon une étude

Si les expériences douloureuses au cabinet restent un facteur de risque établi de la peur du dentiste chez les adolescents,...
Exercice professionnel

Quatre dentistes arrêtés pour escroquerie

La gendarmerie a mis fin aux agissements frauduleux de quatre chirurgiens-dentistes et d’un expert-comptable dans les Yvelines, fait-elle savoir le...
Exercice professionnel

Nouvelle convention ONCD-MIPROF

L’Ordre des chirurgiens-dentistes a annoncé le 24 septembre la signature d’une nouvelle convention avec la Miprof (Mission interministérielle pour la protection...
Exercice professionnel

Authenticité des diplômes, niveau : l’Ordre veut tout contrôler

Dans sa « Lettre » de septembre-octobre, l’Ordre des chirurgiens-dentistes annonce la création dans chaque région d’une Commission régionale d’aptitude Union européenne...
Exercice professionnel

Violences contre les médecins : record en 2024

Les résultats 2024 de l’Observatoire de la sécurité des médecins publiés le 29 septembre dressent un constat alarmant : 1 992 incidents...
Exercice professionnel

EBD : les syndicats dénoncent un dispositif ingérable

Alors que l’Assurance maladie lance une vaste campagne de communication pour promouvoir l’Examen bucco-dentaire (EBD) destiné aux 3-24 ans (lire...