Le fondateur de Dentexia en prison

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
Information dentaire
Pascal Steichen, le fondateur des centres de santé dentaire Dentexia, a été mis en examen le 20 septembre et écroué en détention provisoire. Il est poursuivi pour « pratique commerciale trompeuse », « tromperie aggravée », « blanchiment en bande organisée », « banqueroute », « abus de confiance », « abus de biens sociaux », « fraude fiscale » et « escroquerie en bande organisée », selon une source judiciaire citée par l’AFP.

Son épouse a aussi été mise en examen pour recels d’escroquerie en bande organisée et banqueroute. Le trésorier de Dentexia a été à son tour mis en examen le 21 septembre, notamment pour « tromperie aggravée », « pratique commerciale trom-peuse », « blanchiment en bande organisée », « fraude fiscale », « escroquerie en bande organisée » et complicité de banqueroute. Ils sont tous deux placés sous contrôle judiciaire.
 
La liquidation judiciaire de l’association a été prononcée en mars 2016 avec un passif de 22 millions d’euros accumulés en quatre années d’activité et une information judiciaire ouverte en juillet de la même année après la plainte de plusieurs patients, mal soignés, victimes de surtraitement ou abandonnés en cours de traitement alors qu’ils en avaient déjà payé tout ou partie (1 553 plaintes ont été enregistrées à ce jour).
 
Dentexia, dont le siège se trouvait à Aix-en-Provence, a été créée sous la forme d’une association à but non lucratif adossée à des sociétés commerciales (dont Pascal Steichen était le plus souvent l’un des dirigeants) qui permettaient, via des prestations facturées (formations, conseils…) de faire remonter les fonds vers les investisseurs. Dans son rapport publié en juillet 2016, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) s’étonnait, entre autres, des pratiques commerciales usitées dans ces centres dentaires où « la promotion des soins était faite par des assistantes « cliniciennes », chargées dans le même temps de faire signer des prêts au sein même des centres de santé » et où il était demandé aux patients de signer un certificat attestant que tous les soins avaient été réalisés, avant même de commencer le traitement dentaire. Le rapport évoquait également plusieurs témoignages décrivant des consignes de la part des gestionnaires de centre adressées aux chirurgiens-dentistes : « réduire le nombre de séances pour arracher plusieurs dents ; réduire le nombre de séances pour poser davantage d’implants en une fois ; ne pas expliquer au patient ce qu’on lui fait au fur et à mesure des soins dispensés dans une même séance ».
 
L’information judiciaire a été ouverte pour pratique commerciale trompeuse, tromperie aggravée, exercice illégal de la profession de chirurgien-dentiste, violences suivies de mutilation ou infirmité permanente, blessures involontaires, escroquerie en bande organisée, abus de confiance, banqueroute et blanchiment. Elle concerne les centres de Paris, Colombes (Hauts-de-Seine), Lyon, Vaulx-en-Velin (Rhône) ou Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire).

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