Après avoir montré les effets délétères du bisphénol A sur le développement des dents (MIH), une équipe de l’Inserm, en collaboration avec le CNRS, montre dans une étude publiée dans la revue Environmental Health Perspectives le 22 juin, que le DEHP, un phtalate qui permet d’augmenter la flexibilité des plastiques, altère le développement des dents, même à faible dose. « Il conduit à des altérations typiques des propriétés structurelles, biochimiques et mécaniques de l’émail », constatent les chercheurs : densité minérale inférieure, dureté de l’émail plus faible, altérations dans la partie externe de l’émail, retard de minéralisation.
Ce perturbateur endocrinien est encore retrouvé dans les contenants alimentaires et certains dispositifs médicaux. Selon l’étude, les dents de souris exposées quotidiennement à de faibles doses de cette substance (5 microgrammes/kilo/jour, niveau d’exposition quotidienne estimée d’un enfant au DEHP) présentent des défauts dont l’intensité et la prévalence dépendent du sexe de l’animal, les mâles y étant plus sensibles.
« Cette découverte confirme l’intérêt d’envisager les défauts de l’émail dentaire comme marqueur précoce d’exposition à des toxiques environnementaux », estiment les chercheurs. L’émail a en effet des propriétés uniques qui permettent « l’évaluation rétrospective des conditions environnementales », soit par détection directe des polluants piégés dans le minéral de l’émail, soit par « caractérisation indirecte des défauts de l’émail liés aux altérations de l’activité cellulaire lors de la formation de l’émail ».
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