Matériaux composites et prothèses adhésives

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
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La revue de presse s’intéresse ce mois-ci à un article coécrit notamment par le Dr Michael Sadoun, sur la thématique des matériaux composites disponibles pour l’élaboration de prothèses adhésives. En effet, depuis quelques années, nous assistons à une multiplication des matériaux commercialisés, notamment de nouveaux matériaux hybrides (composite et céramique) qui offrent un comportement mécanique plus proche de la dentine. Afin d’éviter toute confusion entre ces différents produits, les auteurs de cet article soulignent tout d’abord l’importance de définir rapidement une classification de ces matériaux en fonction : du mode de production (fabrication artisanale ou industrielle), de la microstructure interne (composite chargé ou matrice infiltrée), du mode de polymérisation (pression et température), de la composition de la matrice, ainsi que le volume et la taille des composants internes.

Ce travail revient ensuite sur les avancées majeures de ces dernières années en soulignant l’intérêt procuré par la fabrication industrielle de ces matériaux. En effet, la stratégie récente de polymérisation sous haute température et haute pression augmente significativement l’homogénéité et les propriétés des matériaux à base de résine composite. Cela permet aussi de diminuer la toxicité des composites en minimisant le relargage de monomère. Cette amélioration des propriétés (résistance en flexion supérieure à 150 MPa) permet l’utilisation de ces matériaux en lieu et place des céramiques, et ce, à des épaisseurs pouvant aller jusqu’à 0,2 mm. Enfin, l’optimisation des protocoles de collage, notamment grâce au sablage actif, permet d’obtenir d’excellentes valeurs d’adhésion avec le matériau d’assemblage.

Les auteurs concluent en estimant que ces matériaux sont mécaniquement et esthétiquement adaptés à de nombreuses reconstitutions, notamment en faibles épaisseurs pour des thérapeutiques minimalement invasives. Néanmoins, ce travail repose en grande partie sur des études in vitro (en laboratoire) ou in silico (modélisée par ordinateur). Les auteurs rappellent donc qu’il faudra attendre les résultats de futures études cliniques randomisées avant de systématiser l’utilisation de ces nouveaux matériaux.

Que retenir ?
Les nouveaux procédés de fabrication, de polymérisation et d’usinage des composites, ainsi que l’optimisation des protocoles de collage réduisent considérablement l’écart avec les céramiques, rendant les indications cliniques encore plus nombreuses.

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