Les Chirurgiens-dentistes de France (CDF) demandent la mise en place d’un dispositif d’indemnités journalières et de compensation des charges fixes professionnelles, adapté aux spécificités de l’exercice libéral.
Objectif : garantir aux praticiennes la possibilité de prendre un congé maternité sans compromettre la pérennité de leur cabinet ni leur avenir professionnel. « Si le congé maternité reste un droit, il est souvent écourté par les femmes chirurgiennes-dentistes, faute de soutien financier loin d’être au niveau du poids du plateau technique et faute de remplacement efficace », constate le syndicat dans un communiqué du 23 juillet, à l’aune d’une enquête menée auprès de 375 praticiens, tous syndiqués aux CDF, dont 80 % de femmes.
Les résultats mettent en lumière les difficultés persistantes auxquelles sont confrontées nos consœurs dans leur parcours parental.
Le soutien financier est jugé insuffisant face au poids des charges fixes et du plateau technique, et le remplacement demeure problématique. Deux tiers des répondantes estiment ainsi avoir eu des difficultés à trouver un remplaçant, et près d’un tiers des collaboratrices libérales ne sont tout simplement pas remplacées.
Même lorsqu’un remplacement est trouvé, la compensation des charges du cabinet est rarement assurée, ce qui pousse de nombreuses praticiennes à reprendre leur activité trop tôt. À l’inverse, le congé paternité apparaît mieux intégré dans l’organisation des hommes, bien que son recours reste limité.
« Arrêter de prélever l’Urssaf et la CARCDSF pendant six mois »
La maternité influence directement les choix professionnels. Trois praticiennes sur quatre estiment que le désir d’enfant interfère avec leur projet de carrière. Plus d’un tiers déclarent avoir reporté leur projet de maternité, voire y avoir renoncé, par crainte de mettre en péril leur installation ou leur activité libérale. Une situation qui contraste avec celle des hommes, exprimant une plus grande liberté dans la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle.
Les attentes exprimées sont claires : un meilleur accompagnement, une protection renforcée pendant le congé maternité et une reconnaissance réelle du coût de la maternité dans l’exercice libéral. « Arrêter de prélever l’Urssaf et la CARCDSF pendant six mois sans perdre de trimestres de retraite. Je n’ai pas eu plus d’enfants à cause de ces prélèvements », témoigne une consœur dans l’enquête.
Pour les CDF, il s’agit non seulement d’une question d’égalité professionnelle, mais aussi d’un enjeu de santé publique : « la perte d’activité et les enjeux financiers projetés constituent un frein à l’installation libérale, véritable clé d’un maillage territorial efficient, et compromettent ainsi l’accès aux soins pour la population », estime le syndicat qui appelle à l’ouverture rapide de négociations conventionnelles.
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