Nous consommons toujours trop d’antibiotiques

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°41 - 27 novembre 2019
Information dentaire

Même si la tendance se stabilise, la France maintient un niveau trop élevé de consommation d’antibiotiques, alerte Santé publique France à l’occasion de la journée européenne d’information sur les antibiotiques le 18 novembre.

Notre consommation, en doses définies journalières (DDJ) pour 1 000 habitants, se situe au troisième rang en Europe derrière la Grèce et Chypre. Elle est ainsi trois fois supérieure à celle des Pays-Bas, qui sont les moins consommateurs, « sans qu’aucune raison épidémiologique ne vienne expliquer cet écart », précise l’Agence. Elle est le double de celle de l’Allemagne et reste supérieure d’un tiers à celle du Royaume-Uni.

En 2018, 728 tonnes d’antibiotiques destinés à la santé humaine et 471 tonnes d’antibiotiques destinés à la santé animale ont été vendues en France. En santé humaine, 93 % des antibiotiques sont dispensés en médecine de ville et 7 % en établissements de santé.

Baisse de la résistance aux céphalosporines de troisième génération
La consommation globale des antibiotiques en ville se stabilise, après une hausse entre 2014 et 2016 : 22,7 DDJ pour 1 000 habitants et par jour en 2009 contre 22,5 en 2018. Exprimée en nombre de prescriptions, elle baisse de 15 %, passant de 2,81 à 2,38 pour 1 000 habitants et par jour de 2009 à 2018.

En ville, l’amoxicilline représente 35,9 % de la consommation d’antibiotiques, l’association amoxicilline-acide clavulanique 18,9 %, les macrolides 12,3 % et les tétracyclines 11,9 % [3]. Les fuoroquinolones représentent 5,5 % de cette même consommation et les céphalosporines de 3e génération 4,6 %.

La part de la colistine est très faible et représente moins de 0,1 %. Sur dix ans, la consommation a diminué pour presque toutes les classes, dont les fuoroquinolones. Les seules exceptions notables concernent l’amoxicilline : + 55 % (conformément aux recommandations), et l’association amoxicilline-acide clavulanique : + 12 % (antibiotique particulièrement générateur d’antibiorésistance).

Heureusement, se satisfait Santé publique France, « en termes de résistance et concernant Escherichia coli, bactérie la plus fréquemment isolée en laboratoire, on observe une baisse de la résistance aux céphalosporines de troisième génération, en ville comme en EHPAD ».

Thèmes abordés

Commentaires

Laisser un commentaire

Sur le même sujet

Santé publique

Le « Mois sans tabac », 9ème édition, débutera le 1er novembre

Comme tous les ans Santé publique France propose aux fumeurs de rejoindre un mouvement collectif les invitant à s’engager ensemble...
Santé publique

« Octobre Rose » : un mois pour sensibiliser à la prévention et au dépistage du cancer du sein, y compris dans les cabinets dentaires

Avec un peu plus de 61 000 nouveaux cas chaque année en France, le cancer du sein reste le premier...
Santé publique

En France, la moitié des décès ont lieu après 83 ans

En 2022, 673 190 personnes sont décédées sur le territoire français, un effectif un peu plus élevé qu’en 2020 et...
Santé publique

Les Nations Unies s’engagent contre l’antibiorésistance

Réduire de 10 % le nombre de décès humains associés à la résistance aux antimicrobiens (RAM) par an d’ici à 2030 : c’est...
Santé publique

Tramadol et codéine passent sur ordonnance sécurisée

« Tramadol et codéine devront être prescrits sur une ordonnance sécurisée dès le 1er décembre, a annoncé l’Agence du médicament (ANSM) le 26 septembre....
Santé publique

Regain du Covid-19

« Une intensification de la circulation du SARS-CoV-2 semble s’amorcer », indique Santé publique France le 25 septembre. En semaine 38, du 16 au...