Numerus clausus : le grand méchant flou

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
Information dentaire

On allait voir ce qu’on allait voir, entendait-on dire ces derniers mois. L’Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS) planchait fiévreusement sur un état des lieux de la démographie des chirurgiens-dentistes et ferait des propositions décapantes sur le numerus clausus. Pschitt ! Si le rapport de 40 pages publié le 15 janvier* répond bien à son premier objectif (lire encadré ci-dessous), réaliser une photographie de la profession, il passe totalement au travers du second, en tirer des conclusions pour l’avenir du numerus clausus. « Les informations disponibles mettent en évidence certaines caractéristiques de la consommation actuelle de soins dentaires, écrit l’ONDPS. Elles sont néanmoins insuffisantes pour apprécier l’adéquation de l’offre de soins dentaires aux besoins de la population. A fortiori, il est difficile d’étayer la fixation du numerus clausus sur des scénarios prospectifs modélisant l’impact de l’évolution probable des techniques de soins et de prise en charge. » C’est donc à son corps défendantque l’observatoire ne peut conclure sur le numerus clausus.
Laprofession dentaire est trop peu étudiée. Ainsi, de nombreux paramètres essentiels à la formation d’un numerus clausus adéquat manquent à l’analyse, comme le recul de l’âge moyen de cessation d’activité des praticiens, les conséquences du progrès technique, de l’amélioration de la prévention, de la reconnaissance du métier d’assistante dentaire comme profession de santé, des statistiques de consommation de soins ne portant que sur les actes remboursables ou encore l’afflux de praticiens étrangers, mais aussi, surtout, de praticiens français formés ailleurs en Europe. Le nombre d’étudiants français en cours de formation représenterait l’équivalent d’une année de numerus clausus soit 1200 chirurgiens-dentistes. « Ces considérations devraient engager à des travaux prospectifs, c’est-à-dire à l’élaboration d’hypothèses d’évolution qualitatives traduites en estimations d’impact quantitatives, remarque l’ONDPS. Mais dans l’immédiat, en l’état des connaissances et des réflexions, ce travail est hors de portée. »

* http://bit.ly/1aEpcVF


Les principaux chiffres au 1er janvier 2013


• Les chirurgiens-dentistes étaient 40 000 en France métropolitaine, et 40 833 en France entière. La densité moyenne en France métropolitaine est de 63,1 praticiens pour 100 000 habitants. Douze régions ont une densité inférieure. Les moins dotées étant la Haute-Normandie, la Picardie et la Basse-Normandie. Neuf régions ont une densité supérieure, dont 7 avec une densité supérieure à 70/100 000, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) se distingue avec une densité maximale à 89/100 000.


• L’âge moyen est de 48,4 ans. La classe d’âge la plus nombreuse est celle des 50-60 ans. Au total, 17 % des praticiens ont moins de 35 ans, 48 % ont entre 35 et 55 ans et 34 % ont plus de 55 ans.


• La profession est majoritairement masculine (40,4 % de femmes en France métropolitaine). Toutefois, la profession se féminise : la part des femmes a augmenté de 8 points en 14 ans. Les plus jeunes générations sont majoritairement féminines. La féminisation est beaucoup plus importante chez les salariés (59 %).


• Les chirurgiens-dentistes exercent principalement en libéral (90,4 %). La répartition par âge et lieu d’exercice montre que les plus jeunes (moins de 35 ans) exercent davantage en cabinet de groupe ou en société qu’en cabinet individuel, contrairement aux 55 ans et plus (50 % en cabinet individuel).


• Les praticiens de nationalité étrangère, quel que soit le lieu d’obtention de leur diplôme, représentent 3,9 % du total des actifs et le quart des primo-inscrits en 2012 (306 sur 1 386). Près de 40 % des diplômés à l’étranger sont de nationalité française.


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