Plan santé : une restructuration « pour les cinquante années à venir »

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  • Publié le . Paru dans L'Orthodontiste n°5 - 15 décembre 2018
Information dentaire
Le plan santé du gouvernement, intitulé « Ma Santé 2022 », a été présenté par le président de la République le 18 septembre. Emmanuel Macron souhaite « recentrer le système autour du patient » et « restructurer son organisation pour les cinquante années à venir ». Le plan comprend une cinquantaine de mesures, dont certaines seront présentées dans une loi début 2019. Voici les annonces les plus saillantes.

Supprimer le numerus clausus

Annoncé depuis plusieurs mois, sa suppression est donc actée aujourd’hui. Le concours de PACES, « un gâchis qui concerne 25 000 étudiants chaque année » selon Emmanuel Macron, sera supprimé à la rentrée 2020. Les étudiants actuellement en PACES en seront pour leurs frais… Le recrutement des étudiants se fera de façon progressive au cours du premier cycle et à partir de cursus diversifiés. Il y aura donc toujours une sélection par examen. Ce « nouvel appareil de formation globalement plus intelligent, moins académique et qui conduit moins au bachotage (…) restera sélectif, a prévenu Emmanuel Macron. Il n’est pas question de rogner sur l’excellence de la formation de nos étudiants en santé. » Des passerelles seront créées avec d’autres filières (biologie, écoles d’ingénieurs…), à la fois pour recruter de nouveaux profils et pour permettre aux sortants de poursuivre un cursus. Tous les étudiants inscrits en licence pourront rejoindre le cursus de médecine en 2e, 3e ou 4e année.

Renforcer le maillage territorial de santé

« Je veux que l’exercice isolé devienne une aberration », a lancé le chef de l’État. Le plan prévoit le déploiement de mille Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) « pour mailler le territoire national à l’horizon 2022 ». Les CPTS ont un champ opérationnel plus large que les maisons de santé dont le développement reste par ailleurs encouragé par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Les CPTS sont constituées de l’ensemble des acteurs de santé (professionnels de santé de ville, libéraux ou salariés, établissements de santé, acteurs de la prévention, services médico-sociaux, sociaux…), qui souhaitent se coordonner sur un territoire. Objectif : prendre en charge le patient « au bon endroit au bon moment ».

Une stratégie nationale de déploiement sera arrêtée d’ici à fin 2018. Agnès Buzyn souhaite également labelliser « Hôpitaux de proximité » entre 500 à 600 établissements existants. Selon le gouvernement, ces derniers « assureront des missions hospitalières de proximité, en médecine polyvalente (soins aux personnes âgées, soins de suite et de réadaptation, consultations de spécialités, consultations non programmées) et devront disposer d’un plateau technique de biologie et d’imagerie, d’équipes mobiles et d’équipements en télémédecine ».
 

Lutter contre les déserts médicaux

« Contraindre ou ne pas contraindre ? » s’est interrogé le président de la République. « La contrainte unilatérale venant d’en haut peut faire plaisir aux élus qui sont sur ces territoires mais ne marchera pas », a-t-il assuré. Dès 2019, 400 postes de médecins généralistes à exercice partagé ville/hôpital devraient être envoyés dans les territoires « pour pallier, pendant les deux ou trois années à venir, les situations les plus graves, le temps que la stratégie de transformation produise des effets ». Ils seront salariés par le centre hospitalier de proximité ou un centre de santé pour y proposer des consultations.
 

Soutenir les médecins

Le gouvernement prévoit la création, à l’horizon 2022, de 4 000 postes d’assistants médicaux pour « redonner du temps aux médecins ». Ils seraient par exemple chargés de l’accueil des patients, du recueil de certaines données et constantes, de la vérification de l’état vaccinal et des dépistages, de la mise à jour des dossiers et de la gestion de l’aval de la consultation (documents administratifs, prise de rendez-vous avec les spécialistes de recours, etc.). Le recours à ces assistants serait financé par l’assurance maladie sous trois conditions d’éligibilité : exercer en cabinet de groupe, être inscrit dans un exercice coordonné (telles les CPTS) et apporter un bénéfice mesurable à la population quant à l’accès aux soins et la qualité des soins, notamment en augmentant le nombre de patients suivis.

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