Présentation des conférences de la 5e JNAD

  • Publié le . Paru dans Profession Assistant(e) Dentaire
Information dentaire

1re partie

Préparations indispensables à la chirurgie implantaire

Patricia Mangion, Assistante dentaire
Dr Jean-Paul Mangion

Lui ne s’est pas légitimement interrogé avant de préparer la salle d’intervention en vue de la pose d’un implant ? « Est-ce que j’ai un protocole ? Celui que j’utilise est-il conforme aux données acquises de la science ? Est-ce que j’ai tout le matériel nécessaire ? Ne puis-je pas préparer la salle la veille, pour m’avancer ? Est-ce vraiment judicieux de le faire à deux ? N’est-il pas préférable de le faire toute seule ? C’est plus pratique et ça va plus vite. Le simple port de gants stériles n’est-il pas suffisant pour préparer la table ? »…
 
Généralement, les formations d’assistantes ne nous préparent pas à ce type de procédure et nous devons glaner çà et là des informations qui nous donnent une ligne de conduite qui n’est pas forcément en accord avec les derniers acquis de la science.
Beaucoup de chirurgiens-dentistes pensent que pour la chirurgie buccale, il n’est pas nécessaire de mettre en œuvre une salle d’intervention avec une asepsie identique à celle requise pour une chirurgie orthopédique. Et ils ont… raison. La bouche possède une flore bactérienne saprophyte. La préparation muqueuse du patient, à l’aide de solution antiseptique, est d’ailleurs recommandée par la Haute autorité de Santé avant tout geste invasif. Même désinfectée, la bouche ne sera jamais stérile. Est-ce une raison pour revoir à la baisse nos exigences en matière d’asepsie ?
 
La classification d’Altermeier classe la chirurgie buccale parmi les « propres-contaminées ». Tout comme les chirurgies du tube digestif où, là aussi, une flore bactérienne (saprophyte) est présente. Quel serait le degré de liberté d’interprétation des règles d’asepsie que vous accorderiez à l’équipe soignante si l’intervention sur l’appendicite devait être réalisée sur un membre de votre famille ?
Le but de cette communication est de vous proposer une méthode sûre et conforme aux règles d’asepsie pour préparer sereinement une intervention. Chaque étape sera détaillée et argumentée scientifiquement afin de mieux en retenir la chronologie proposée.
Nous vous montrerons comment aborder toutes les phases nécessaires à la préparation d’une chirurgie implantaire, pour que vous puissiez les appliquer au plus vite dans votre propre structure.

Réalisation d’une restauration 3D à partir des éléments numériques

Catalina Nivaggioni, Assistante dentaire
Dr Tony Muzy

Comme nous le savons, les échanges entre l’assistante et le praticien sont indispensables à la bonne réalisation des cas prothétiques. Le passage au numérique au sein du cabinet n’a fait qu’accentuer ce constat.
En effet le numérique n’a pas révolutionné que le côté prothétique. Il a également bouleversé notre méthode de travail. Des plages horaires à revoir, une organisation de travail différente, un nouvel apprentissage. De ce fait, le métier d’assistante dentaire a muté vers un métier d’assistante technicien dentaire.
 
L’accent, lors de cette présentation, sera mis sur ce duo praticien/assistante qui n’a de souhait que le succès de la réhabilitation du patient. Nous mettrons également en avant nos procédés tels que le chairside, que nous utilisons quotidiennement au cabinet, en évoquant la technicité mentionnée plus haut.
 
Dans ce cas, nous vous parlerons d’une réhabilitation qui fait suite à une dysfonction de l’articulation temporo-mandibulaire avec augmentation de la dimension verticale d’occlusion (DVO), saut d’articulé et élongation coronaire en 23, ainsi qu’un traitement par facettes pour finaliser l’esthétique chez une patiente âgée de 50 ans.
Nous espérons que la magie de cette dualité assistante/praticien pour un tel défi vous permettra de mieux comprendre l’enjeu et la nécessité de nous rejoindre dans l’avenir, déjà l’actualité, de l’univers 3D.

Être assistante au Luxembourg

Hanan Nabil

Être assistante dentaire au Luxembourg ou en France revient à la même chose. Comme il n’y a pas de formation au Grand-Duché, les assistantes sont frontalières et viennent d’Allemagne, de Belgique ou de France.
En 1996, je décide donc de me former à la CNQAOS, à Nancy.
J’ai choisi ce métier car je suis attirée par le domaine de la santé et j’aime le contact avec les patients.
 
Après dix-sept ans de travail en France, où je me suis formée à toutes les disciplines dentaires, je décide de me lancer sur le marché luxembourgeois. Les salaires y sont très attractifs, car le salaire minimum est de 2 350 € brut pour un plein-temps (quarante heures par semaine) et les impôts y sont prélevés à la source, ce qui nous permet d’avoir un salaire net à la fin du mois. J’ai choisi de travailler quarante heures sur quatre jours pour consacrer une journée dans la semaine à mes jeunes enfants. J’habite toujours sur la région nancéenne, j’ai donc 250 kilomètres de trajet par jour, ce qui représente deux heures le matin (car je tombe dans les heures de pointe) et une heure et demie le soir. Je compte me rapprocher du Luxembourg, mais je resterai du côté français car la vie est très chère au Grand-Duché.
 
Je travaille depuis trois ans dans un cabinet de médecine esthétique dans lequel il y a un médecin dentiste, plusieurs médecins esthétiques et des ostéopathes. C’est la connaissance du bloc opératoire en implantologie qui m’a permis d’intégrer les équipes des différents médecins esthétiques qui font des soins invasifs (micro-lipoaspiration ou phlébotomie). Je suis polyvalente et peux passer d’un praticien à un autre, chirurgien-dentiste ou chirurgien esthétique.
Nous sommes deux assistantes et une secrétaire polyglotte – 50 % de la population de ce petit pays est étrangère. Nous sommes une équipe très soudée et essayons un maximum de nous retrouver pour une petite pause déjeuner (une demi-heure), vers 15 heures car nous sommes en journée continue.

La formation des assistantes

Christine Lorenzo, Assistante dentaire

Il y a environ 4 500 dentistes libéraux au Maroc, qui travaillent dans différentes structures, (cabinets, cliniques dentaires…). Ils y exercent toutes les disciplines de la médecine dentaire : orthodontie, implantologie, parodontie, pédodontie. La plupart des praticiens sont très avides de formation et cherchent constamment s’améliorer. Mais à ma grande surprise, à part un diplôme universitaire (DU) d’assistante dentaire ouvert tous les deux ans dans les facultés de médecine dentaire de Casablanca et Rabat (avec un nombre très limité de places), il n’existe aucune formation pour les assistantes. Celles-ci apprennent sur « le tas », parfois seules, avec des moyens de bord très restreints. C’est toujours une grande joie pour moi que de leur donner les bases du métier, leur faire découvrir ce qu’est une dent, leur apprendre le nom des instruments et à quoi ils servent, les matériaux et leurs différentes utilisations. Mon ambition, lorsque j’ai créé Diastheme, était de former des jeunes femmes au métier d’assistante dentaire et de créer des emplois.
 
Les bases de l’hygiène et de l’asepsie sont parfois inexistantes. Je me suis mis un point d’honneur à faire en sorte que tout chirurgien-dentiste exerçant respecte cette obligation. J’interviens dans la plupart des congrès dentaires du Maroc, où l’on m’invite à faire une formation pour les assistantes. Ces jeunes femmes sont très heureuses car pour une fois, on reconnaît le travail qu’elles fournissent et on leur offre l’opportunité d’acquérir de nouvelles connaissances et de rencontrer des consœurs.
 
Ce sont toujours des grands moments de partage. Ma plus grande joie, c’est lorsque je retrouve des praticiens qui ont envoyé leur assistante en formation et qui viennent me dire « merci pour ce que vous faites pour nos assistantes ».
J’ai changé de vie mais j’ai atteint mon but : transmettre ma passion et mes connaissances.

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