Prévalence et évolution des malocclusions de la denture temporaire à la denture adolescente : une étude longitudinale

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  • Publié le . Paru dans L'Orthodontiste n°4 - 15 septembre 2015
Information dentaire
De nombreuses malocclusions se corrigent spontanément entre la denture temporaire et la denture adolescente et de nouvelles malocclusions peuvent également apparaître durant cette période.

Les auteurs de cette étude se sont intéressés à l’observation dans le temps (2003-2013) de la prévalence et de l’évolution des malocclusions présentes chez des enfants suédois (seuls les enfants d’origine scandinave ont été inclus) âgés de 3 ans puis reconvoqués à l’âge de 7 ans et 11, 5 ans. 277 enfants (128 garçons et 149 filles) ont été inclus dans cette étude. Les auteurs ont suivi l’évolution de différents paramètres : rapports sagittaux, verticaux, transversaux, encombrement ou diastèmes antérieurs, anomalies dentaires isolées (agénésie, inclusion) et des paramètres fonctionnels (incompétence labiale, succion dysfonctionnelle, ronflement, allergies, troubles ventilatoires, traumatisme dentaire).
Il ressort de cette étude très intéressante que la prévalence des malocclusions est équivalente à l’âge de 3 ans et de 11,5 ans. La correction spontanée des anomalies sagittales, des béances et des occlusions inversées postérieures unilatérales a été très fréquente entre ces deux âges. En revanche, la prévalence des supraclusion a augmenté passant de 5,8 % à 3 ans à 18,4 % à 11,5 ans ; de même pour la prévalence de l’encombrement ou des diastèmes. Les succions dysfonctionnelles se sont également corrigées durant cet intervalle passant de 84 % à 3 ans à 0,4 % à 11,5 ans. Les succions dysfonctionnelles, troubles ventilatoires et allergies relevées à 3 ans n’ont pas présenté d’association avec les malocclusions retrouvées à 11,5 ans. Enfin comme il a déjà été montré dans d’autres études, le risque de traumatisme sur les incisives maxillaires était 3 fois plus important chez les patients ayant un surplomb supérieur ou égal à 4 mm associé à une incompétence labiale que chez les patients présentant des rapports labiaux corrects.
Au vu des résultats de ce travail, il semble donc raisonnable de ne pas se précipiter dans le traitement de nombreuses malocclusions mais au contraire de suivre leur évolution dans le temps afin d’intervenir au moment le plus opportun en limitant la durée totale du traitement orthodontique. Seules les supraclusions nécessiteraient une prise en charge dès leur apparition car cette malocclusion ne semble pas se corriger spontanément.

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