Quand la désertification médicale fait renoncer aux soins

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°41 - 27 novembre 2019
Information dentaire

Deux tiers des Français ont déjà renoncé à des soins faute de médecins disponibles ou pour des raisons d’argent, montre une enquête BVA publiée le 17 novembre par France Assos Santé, une fédération d’associations d’usagers du système de santé. L’enquête, réalisée en ligne auprès de 1 005 Français représentatifs, s’est déroulée les 5 et 6 novembre.

Dans le détail, 49 % des répondants déclarent avoir dû renoncer ou reporter des soins en raison du manque de médecins disponibles, tandis que 45 % font part de difficultés financières, qu’il s’agisse de l’impossibilité d’avancer les frais ou d’un reste à charge trop élevé (pour une fois sur ce sujet, les chirurgiens-dentistes ne sont pas montrés du doigt…).

17 % de Français se rendent aux urgences faute de médecins
Ces difficultés d’accès aux soins touchent tous les Français, quels que soient leur âge, leur situation économique ou leur lieu de vie, mais les renoncements sont plus fréquents parmi les malades chroniques (67 %) et les personnes en situation de handicap (77 %). Selon les personnes concernées, ces difficultés d’accès aux soins ont un impact sur leur qualité de vie (angoisse et anxiété pour 43 %), entraînant même une augmentation des symptômes (32 %) aboutissant à une prise en charge urgente dans 12 % des cas (complications, hospitalisation).

Globalement, sur les 24 derniers mois, 17 % des répondants déclarent avoir dû se rendre aux urgences faute de médecin disponible. Un taux qui grimpe à 24 % chez les malades chroniques, et même à 31 % parmi les personnes en situation de handicap.

Selon l’enquête, « en raison notamment de la désertification médicale, les dépassements d’honoraires qui devraient rester l’exception, deviennent la règle ». 67 % des Français y sont confrontés « au moins de temps en temps » (75 % en Île-de-France), et même « souvent » pour un Français sur trois. Les temps d’attente pour obtenir un rendez-vous chez un spécialiste sont de plus en plus longs : ils dépassent les 3 mois pour un ophtalmologue (39 % des sondés), pour un dermatologue (26 %) et pour un gynécologue (13 %).

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