Tribune

  • Par
  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
Information dentaire

La décision que le Conseil d’État a rendue le 23 juin 2014 était très attendue par toute la profession dentaire, particulièrement malmenée par certains de nos confrères médecins ces dernières années. En effet, le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) a présenté un recours au Conseil d’État pour annuler l’arrêté du 31 mars 2011 fixant la liste des formations qualifiantes et la réglementation des diplômes d’études  spécialisées en odontologie concernant le Diplôme d’Etudes Supérieures de Chirurgie Orale (DESCO). Il s’opposait ainsi aux ministres de l’Enseignement supérieur et de la recherche, des Affaires sociales et de la santé et à l’Ordre National des Chirurgiens-Dentistes.
Ignorant, le Conseil National de l’Ordre des Médecins semble ne pas connaître le contenu du diplôme d’études spécialisées en chirurgie orale, qui respecte les conditions de formation et d’enseignement. Pour preuve, les écrits diffamatoires publiés sur son site : « L’ouverture d’un diplôme d’études spécialisées de chirurgie orale à des internes en odontologie à parité avec des internes en médecine constitue une mesure potentiellement dangereuse compte tenu de la flagrante disparité des cursus de formation. » Partisan, le CNOM a oublié que l’un des principaux objectifs de la création du DESCO, ouvert à la fois aux internes de médecine et aux internes d’odontologie, et se substituant au Diplôme d’Études Supérieures de Chirurgie Buccale (DESCB) et au Diplôme d’Etudes Supérieures de Stomatologie, était justement de répondre aux besoins de santé publique en raison de l’inquiétante chute du nombre de stomatologistes depuis 1984. Il est essentiel de rappeler, selon les statistiques de la CNAM, que 60 % des stomatologistes se situent dans la tranche des 55-65 ans.
Le doute, pour 79 internes inscrits au DES de chirurgie orale, avec la crainte d’une hypothétique annulation rétroactive de leur formation. Situation aberrante pour ces étudiants qui aurait pu leur faire craindre un changement de formation et une réorientation « forcée ».
Les sages ont rejeté la requête du Conseil National de l’Ordre des Médecins. Les décisions successives qui ont été rendues sont fondamentales. Selon l’arrêt du 19 septembre 2013 (C-492/12), la Cour de Justice de l’Union européenne ne s’oppose pas à ce que les matières relevant du domaine médical fassent partie d’une formation spécialisée dans le domaine de l’odontologie. Pour la plus haute juridiction française qu’est le Conseil d’État, la profession de praticien de médecine bucco-dentaire constitue bien une profession spécifique et distincte de celle de médecin.
Fort de ces avis, par l’instauration définitive de la spécialité en chirurgie orale, le chirurgien-dentiste voit sa compétence professionnelle définitivement reconnue dans cette matière.

Thèmes abordés

Commentaires

Laisser un commentaire

Sur le même sujet

Vie de la profession

Conférence : l’IA en dentisterie

Gestion des consultations, aide au diagnostic en imagerie, prise de notes automatique, automatisation des tâches administratives, amélioration de la relation patient grâce...
Vie de la profession

Affichage des prix, devis… : début d’une vague de contrôles DGCCRF

« Attention, la DGCCRF commence ses contrôles », prévient l’Ordre des chirurgiens-dentistes sur son site internet le 14 janvier. L’organisme...
Vie de la profession

Soins de premier recours en dentisterie : définition clarifiée

Interrogé par les pouvoirs publics sur la possibilité de lister les soins de premier recours en médecine bucco-dentaire, l’Ordre national...
Vie de la profession

Régulation ou aides à l’installation : le nouveau cadre conventionnel

Validés dans toutes les régions de France, les nouveaux zonages conventionnels sont disponibles auprès des ARS ou sur le site...
Vie de la profession

L’accessibilité aux chirurgiens-dentistes reste problématique

En 2023, le rapport entre l’accessibilité moyenne des 10 % de la population française les moins dotés en chirurgiens-dentistes (14,6...
Vie de la profession

Mission Madagascar : appel aux dons

L’association DenTerre Malgache, qui regroupe douze étudiants de l’UFR d’odontologie de Clermont-Ferrand, projette un voyage humanitaire de trois semaines à...