Une équipe de chercheurs américains de la Tufts University (Boston, USA) développe un prototype d’implant dentaire capable de restaurer la proprioception, absente des implants ostéo-intégrés classiques.
Leurs travaux, publiés dans Scientific Reports, présentent un implant conçu pour favoriser une réinnervation fonctionnelle via une interface tissulaire innovante. Le protocole, testé chez le rat, repose sur une extraction atraumatique préservant les fibres nerveuses résiduelles, suivie de la pose d’un implant en titane gainé d’une membrane fibreuse biodégradable, enrichie en FGF-β (facteurs de croissance fibroblastiques impliqués dans la prolifération cellulaire) et en cellules souches pulpaires humaines.
L’implant est inséré sans contact direct avec l’os, afin de permettre la formation d’un nouveau tissu péri-implantaire vascularisé et innervé. Après six semaines, les auteurs observent une stabilité mécanique de l’implant, l’absence d’inflammation, et la formation d’un tissu péri-implantaire non minéralisé. Selon eux, « le tissu péri-implantaire ressemblait à un tissu dérivé de la crête neurale, indiquant un potentiel de remodelage tissulaire ». La structure obtenue s’apparente à celle d’un ligament parodontal.
« Nous émettons l’hypothèse que la reproduction d’un environnement de type ligament parodontal pourrait permettre une restauration partielle de la fonction sensorielle autour des implants », précisent les auteurs.
Prochaines étapes prévues par l’équipe : évaluation de la réponse cérébrale à la stimulation, tests chez des animaux plus grands, puis essais cliniques humains.
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