Violences au sein du couple : les femmes considèrent qu’il est légitime d’aborder le sujet en consultation

  • Publié le .
Information dentaire

Dans sa recommandation « Repérage des femmes victimes de violences au sein du couple » publiée en 2019, la Haute autorité de santé (HAS) recommande aux professionnels de santé de premier recours (dont les chirurgiens-dentistes) de demander à « toutes leurs patientes si elles subissent ou ont subi des violences par le passé, même en l’absence de signes d’alerte ».

L’enjeu, selon la HAS, est « de faciliter la parole des victimes en normalisant le sujet, afin d’assurer une prise en charge plus précoce ». Facile à dire, tant aborder le sujet est délicat.

Quatre ans après, ces recommandations sont-elles appliquées ? Pour le savoir, la HAS a fait réaliser une étude pour suivre leurs appropriations par les médecins généralistes. Elle en a dévoilé les résultats le 25 novembre dernier à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

L’institut BVA a interrogé en octobre 2022 et en octobre 2023 près de mille 1000 femmes pour savoir si le sujet avait été abordé en consultation par leur médecin.

Seulement 14 % de femmes déclarent avoir été interrogées par leur médecin généraliste sur leur relation avec leur partenaire et encore moins (3 %) avoir été directement questionnées sur d’éventuelles violences conjugales. Or, parmi les répondantes, une femme sur cinq déclare pourtant subir ou avoir subi des violences (physiques, verbales, psychologiques, sexuelles…) de la part de leur partenaire…

96 % des femmes interrogées considèrent qu’un questionnement systématique par le médecin est une bonne chose (48 % une très bonne chose, 48% plutôt une bonne chose) et 9 sur 10 estiment qu’aborder ce sujet en consultation est « important, légitime et rassurant. »

Au vu des résultats, la HAS réitère ses recommandations et met plusieurs documents et outils à la disposition des professionnels de santé :  des recommandations et fiches pratiques associées, ainsi qu’un outil d’aide au repérage des violences conjugales

Pour mémoire, l’Ordre des chirurgiens-dentistes propose une formation en e-learning destinée à mieux repérer, prendre en charge et orienter les patientes victimes de violences (http://formation.ordre-chirurgiens-dentistes.fr).

En moyenne en France, 219 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles commises par leur ancien ou actuel partenaire intime, au cours d’une année. Seulement 19 % de ces victimes déclarent avoir déposé une plainte auprès de l’autorité (gendarmerie ou commissariat de police) à la suite de ces violences.

Thèmes abordés

Commentaires

Laisser un commentaire

Sur le même sujet

Exercice professionnel

Remboursements de soins dentaires : toujours en baisse

Après – 7,5 % en juin et – 9,9 % en juillet, les remboursements des soins dentaires diminuent de nouveau de 7,8 %...
Exercice professionnel

Stabilité du taux de sinistralité en odontologie pour 2023 : 6,5 %

En 2023, les 30 313 chirurgiens–dentistes sociétaires de la MACSF ont adressé 1 980 déclarations de sinistre à l’assureur, indique celui-ci le...
Exercice professionnel

Article réservé à nos abonnés Refus de soins : le cas particulier de l’urgence

La règle déontologique L’article R.4127-232 du Code de la santé publique apporte une précision. « Hors le cas d’urgence et celui...
Exercice professionnel

Stabilité du taux de sinistralité en odontologie pour 2023 : 6,5 %

En 2023, les 30 313 chirurgiens-dentistes sociétaires de la MACSF ont adressé 1 980 déclarations de sinistre à l’assureur, indique celui-ci...
Exercice professionnel

Guide « Handicaps au cabinet dentaire »

L’URPS chirurgiens-dentistes et le Conseil régional de l’Ordre Nouvelle Aquitaine proposent en libre accès un guide « Handicaps au cabinet dentaire ». Pour comprendre...
Exercice professionnel

L’activité des libéraux de santé en baisse

« L’activité des professionnels libéraux de la santé s’oriente à la baisse au 2e trimestre 2024 : – 0,4 % en volume, à un...