Cet article, publié dans Réalités Cliniques (septembre 2012),a reçu le 1er Prix SPEPS 2013 du meilleur article de formation paru dans les revues destinées aux chirurgiens-dentistes. Nous avons souhaité vous le faire partager.
Les lésions d’usure résultent d’agressions chroniques des tissus dentaires sans intervention des bactéries. Il peut s’agir d’attaques chimiques par des acides (on parle alors d’érosions), de phénomènes mécaniques avec frottement d’un élément extérieur comme la brosse à dents ou autres agents agressifs (on parle d’abrasions). Il peut s’agir plus simplement de contacts dento-dentaires entre les surfaces occlusales ou proximales et on parle d’attrition [1, 2].
La prévalence de ces lésions est en augmentation comme l’attestent les études publiées récemment [3, 4].
Ces trois étiologies, érosions, abrasions, attritions donnent lieu à des formes cliniques extrêmementvariées, dès lors qu’elles peuvent être associées, et résulter d’étiologies diverses. La spécificité de ceslésions peut se résumer sous trois aspects :
• il n’y a jamais de tissu dur pathologique à éliminer comme c’est le cas dans la maladie carieuse,
• les pertes de substances engendrées résultent également de l’usure physiologique car l’exposition aux acides, le brossage des dents et les contacts inter-dentaires sont en effet quotidiens mais deviennent dans certains cas pathologiques avec une frontière parfois difficile à cerner entre physiologie et pathologie,
• les facteurs étiologiques sont parfois difficiles à contrôler mais impossibles à supprimer puisqu’ils résultent également du fonctionnement physiologique.
Dès lors, ce sont davantage les conséquences pulpaires de ces pathologies qui peuvent indiquer des traitements invasifs, les traitements restaurateurs strictement non invasifs, étant recommandés dans une très grande majorité de situations cliniques.
Cependant, les pertes de substance…