Attitude thérapeutique face à une prothèse implantaire douloureuse

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°10 - 8 mars 2023 (page 25-28)
Information dentaire
L’assemblage de prothèses implanto-portées est un acte courant dans notre pratique actuelle. Si l’acte est quotidien, il arrive que la prothèse soit mal supportée par les patients pour des raisons plus ou moins évidentes. L’environnement des tissus péri-implantaires est proche de celui des dents naturelles, mais avec une différence principale : la section des implants dentaires est globalement ronde, alors qu’aucune racine dentaire n’a cette forme [1]. La zone de transition implant-prothèse supra-implantaire, représentant les contours des éléments prothétiques personnalisés et adaptés à l’architecture gingivale péri-implantaire, est appelée le profil d’émergence. Des erreurs dans sa réalisation peuvent avoir des conséquences esthétiques et mécaniques.

Rubrique coordonnée par Aude Ménard et Adrien Lastrade

Situation initiale

Un patient, sans problème de santé systémique, consulte pour des douleurs chroniques sur une prothèse implanto-portée unitaire. L’implant remplace la seule dent absente de l’arcade mandibulaire, l’édentement est encastré.

Le patient décrit des douleurs dès l’assemblage, qui sont majorées à la mastication, et cela depuis la mise en place de la prothèse il y a plus de cinq ans.

Hypothèses

Après discussion avec le patient, plusieurs hypothèses sur l’origine des douleurs se dégagent :

  • Excès de ciment lors de l’assemblage [2].
  • Absence ou perte d’ostéo intégration implantaire.
  • Dévissage d’un élément prothétique, que la prothèse soit scellée ou vissée [3].
  • Surcharge occlusale sur l’implant.
  • Absence ou perte de point de contact entraînant des bourrages alimentaires [4].
  • Allergie à des composants prothétiques (alliage métallique notamment).
  • Inadaptation de la prothèse sur l’implant (présence de hiatus à la jonction prothèse-implant).
  • Une pathologie sur une ou plusieurs dents collatérales à l’implant.

Ces hypothèses se dégagent car elles sont bien connues et ont déjà été rencontrées. L’examen clinique va venir infirmer ou confirmer l’étiologie.

Examen clinique

La première chose remarquable en bouche est la bonne intégration de la prothèse : l’ensemble est immobile, intact (la prothèse ne présente pas d’éclats de céramique), les points de contacts sont également présents. Un dévissage ou une altération de la restauration n’apparaissent pas comme de possibles causes aux douleurs décrites. Les tissus péri-implantaires sont d’aspect sain, sans saignement, gonflement ni présence de pus.

Un puits de vissage indique que la prothèse est vissée : le ciment n’est a priori pas en cause ici. Le patient a bénéficié, sur certaines dents naturelles, de restauration dento-portées…

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