Il n’est pas question ici de remettre en cause le bien-fondé des prescriptions des IRO, dont les modalités ont été réévaluées. Que ce soit dans le cadre d’affections bénignes ou malignes, le rapport bénéfice/risque et les alternatives thérapeutiques sont aujourd’hui bien codifiés. En fonction de la situation, avant ou pendant le traitement par IRO, le chirurgien-dentiste aura une part déterminante dans la maîtrise des facteurs de risque liés au mauvais état bucco-dentaire [1].
Les traitements dentaires retenus devront être adaptés en fonction du niveau de risque. Celui-ci sera très différent selon le traitement IRO prévu ou déjà suivi. Il s’agira également de préciser les éventuels facteurs de comorbidité (corticothérapie, prescription d’anti-angiogéniques notamment). De plus, il faudra garder à l’esprit que le risque d’apparition d’ONM est aussi corrélé à un effet de dose reçue (ou de durée de traitement) d’IRO [2]. Ainsi, les ONM sont beaucoup plus fréquentes dans les cas de pathologies cancéreuses où, en dehors des facteurs de comorbidité associés, les doses administrées sont nettement supérieures à celles utilisées dans l’ostéoporose notamment. Enfin, puisque le mauvais état bucco-dentaire reste un facteur de risque d’ONM, il faut se convaincre que les chirurgiens-dentistes occupent une place déterminante dans la prévention de cette complication des IRO.
Ainsi, concernant la prévention des ostéonécroses liées aux IRO, il conviendra de distinguer deux situations dans la prise en charge de ces patients :
- avant instauration du traitement par IRO ;
- pendant le traitement par IRO ;
et deux contextes :
- affections bénignes (ostéoporose, maladie de Paget) ;
- affections malignes (métastases osseuses, myélome).
Avant instauration des IRO
Dans tous les cas, il conviendra d’informer ou de rappeler aux patients l’importance et les enjeux de l’hygiène et du suivi…