Les lésions d’usure dentaire correspondent à la perte de substance des tissus dentaires durs par des processus autres que la carie, la résorption ou un traumatisme. Les mécanismes étiologiques des lésions d’usure dentaire se répartissent classiquement en trois catégories : érosion, attrition et abrasion. Ces phénomènes peuvent coexister chez un même individu, compliquant ainsi l’établissement d’un diagnostic différentiel précis. Toutefois, une cause prédominante est le plus souvent identifiable et mérite d’être déterminée (fig. 1). La reconnaissance précoce des signes cliniques est cruciale pour mettre en œuvre des stratégies de prévention adaptées et limiter la progression des lésions. L’analyse approfondie des caractéristiques morphologiques des usures, de leur répartition topographique, ainsi que l’évaluation des facteurs de risque propres à chaque patient, sont des éléments clés pour comprendre l’étiologie de l’usure dentaire et en cerner les mécanismes sous-jacents, en vue d’un suivi personnalisé et d’une prévention ciblée [1].
Critères morphologiques et topographiques de différenciation des lésions d’usure dentaire
Une variation de termes descriptifs des lésions d’usure est utilisée en pratique quotidienne. Cependant, l’évolution des connaissances sur les mécanismes d’usure dentaire a conduit à une révision terminologique importante. À ce jour, l’usage des termes suivants est déconseillé en raison de leur imprécision ou du manque de fondement scientifique suffisant : abfraction, démastication, érosion acide, usure corrosive, bio-corrosion et perte de surface dentaire. Ces termes ne sont plus définis dans les publications de référence les plus récentes, en raison d’un consensus scientifique sur l’insuffisance des preuves pour les considérer comme des entités distinctes [2, 3]. Actuellement, les termes descriptifs de processus d’usure qui…