Les enfants présentant un trouble respiratoire obstructif du sommeil (TROS) nécessitent une prise en charge pluridisciplinaire dans laquelle l’orthodontiste peut jouer un rôle important. Il arrive parfois que nous accueillions ces patients sans prendre conscience du parcours thérapeutique que ces familles ont déjà traversé en amont de ce premier rendez-vous. Le cas clinique décrit aurait pu être présenté uniquement à partir de photographies et de radiographies avant et après expansion maxillaire rapide (EMR ; disjonction), accompagnées des valeurs objectives chiffrées. Cependant, cela n’aurait pas permis d’illustrer ce parcours, le vécu de cette famille ni les difficultés rencontrées.
Le contexte est le suivant :
En avril de cette année 2025, Nathan1 est venu consulter accompagné de sa mère, sur les recommandations de son pédiatre et de son neurologue spécialiste du sommeil. Une polysomnographie réalisée en janvier de cette même année avait révélé une Index d’Apnées Hypopnées Obstructives (IAHO) de 39,6, une valeur très sévère pour un enfant. À la suite de cet examen, ce jeune patient de 12 ans a été opéré en mars en urgence, avec une ablation des végétations et des amygdales. Après l’intervention, son score de la somnolence dans la journée est passé de 16 à 10 selon l’échelle de Somnolence d’Epworth2 [1]. Lors de ce premier rendez-vous en vue d’un traitement d’orthodontie, l’examen clinique a mis en évidence une Classe I molaire, une ectopie des 13 et 23 associée à une déviation des médianes incisives ainsi qu’une dysharmonie dentoalvéolaire modérée. Il n’y avait pas d’occlusion inversée des secteurs latéraux, mais le palais était profond et la typologie faciale hyperdivergente (fig. 1). Une expansion maxillaire rapide (EMR) a été programmée en avril avec une activation matin et soir pendant 15 jours. Ainsi, 6 millimètres d’expansion transversale ont été obtenus. Un…