« Docteur, j’arrête tout ! »

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  • Publié le . Paru dans L'Orthodontiste n°3 - 15 juin 2020 (page 66)
Information dentaire

Présentation du cas clinique

Madame L., 40 ans, en traitement multi-attache lingual depuis six mois dans un protocole ortho-chirurgical, m’annonce qu’il va falloir tout stopper car elle ne supporte plus du tout les attaches et son lot de contraintes alimentaires et d’hygiène.

Je suis très étonnée, car Madame L. ne vient jamais en urgence et le traitement avance plus vite que prévu.

Madame L. n’a mangé qu’un yaourt en quarante-huit heures. Elle qualifie son week-end d’« infernal ». Sa bouche est « en feu ». Elle est « à bout » !

À l’examen clinique, j’observe une lésion rouge et des vésicules sur le palais (fig. 1). L’interrogatoire révèle que Madame L. est en traitement pour une lésion cancéreuse à l’anus depuis huit semaines. Elle a subi vingt-cinq séances de radiothérapie et un traitement de curiethérapie la semaine précédant la crise.

Un stomatologue au service du diagnostic

N’ayant jamais observé ce type de lésion, je prends des photos que je transfère à mon correspondant stomatologue, qui diagnostique une lésion herpétique. Cette lésion est favorisée par la dépression immunitaire créée par les traitements des cancers.

Le stomatologue prescrit de l’Aciclovir (antiviral) 200 mg en cinq prises par jour pendant cinq jours et une pommade anesthésiante (type Dynexan) pour pouvoir manger.

Une situation débloquée

Vingt-quatre heures après la prise de ce traitement, la pommade n’est plus nécessaire.

Trois jours plus tard, la patiente me confie qu’elle ne compte pas perdre le bénéfice de ses efforts pour supporter le traitement et – même si cela est difficile dans le contexte de grave maladie –, elle souhaite continuer.

Son unique souhait est d’obtenir un timing précis des étapes du traitement pour pouvoir se projeter. Nous convenons d’un calendrier, et le traitement reprend son cours sereinement.

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