Habitudes de vie et facteurs de risque dans la prise en charge parodontale

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°5 - 9 février 2022 (page 42-48)
Information dentaire

La prise en charge des maladies parodontales a longtemps été centrée sur l’amélioration des paramètres cliniques (perte d’attache clinique, profondeur de poche parodontale, saignement). Les aspects plus subjectifs tels que l’altération de la qualité de vie, le bien-être, l’environnement socio-économique n’étaient pas pris en considération, conduisant pour certains patients à une insatisfaction dans leur prise en charge. La parodontite, en tant que maladie inflammatoire chronique multifactorielle, présente de multiples et complexes relations avec d’autres maladies systémiques (diabètes, maladies cardiovasculaires, obésité) et facteurs comportementaux (tabagisme, stress, nutrition). Ils influencent négativement la qualité de vie générale et orale. Une approche personnalisée et holistique du patient parodontal est nécessaire.

Habitudes de vie : défaut de coping face au stress, activité physique et nutrition

Les études montrent qu’une exposition répétée à des facteurs de stress produit des effets systémiques directs et indirects. En effet, un niveau élevé de stress augmente la production d’hormones glucocorticoïdes, conduisant à une augmentation de la perte osseuse [1] et une aggravation des paramètres parodontaux [2]. Le stress est également associé à une mauvaise adaptation et adhésion au traitement (contrôle de plaque irrégulier, reprise du tabagisme, malnutrition et inactivité physique) [3, 4]. Il est primordial de connaître le contexte de vie du patient dans le but de l’aider à maintenir un état de santé parodontale. Il existe des questionnaires et des échelles mesurant le niveau de stress (échelle du stress perçu de Cohen et al. [5] par exemple) (fig. 1). Le praticien peut être amené à intégrer ces outils dans son exercice et à orienter son patient vers un psychologue ou d’autres spécialistes dans le domaine de la médecine du stress [6].

L’activité physique semble avoir un impact positif sur la santé parodontale, notamment par réduction du stress [7]. Des travaux indiquent ainsi qu’une pratique physique régulière constitue un facteur protecteur de parodontite. Une fréquence élevée de la pratique physique serait directement liée à la réduction du taux de prévalence d’incidence de la parodontite [8, 9].

Les carences vitaminiques (vitamines A/B/C/D/E, coenzyme Q10) et minérales (calcium, magnésium, fer, zinc, potassium) ont un impact sur la prévalence de la parodontite. Les micronutriments influencent les immunités innée et adaptative ainsi que la cicatrisation [10]. Concernant les macronutriments, les données scientifiques actuelles démontrent qu’un régime riche en glucides augmente le risque d’inflammation et de saignement gingival [8, 11]. Fournir des conseils diététiques adaptés et référer le patient…

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