LE PARODONTE au cœur de la santé

À la fin du XXe siècle, une série d’études a interpellé les parodontologues de la planète. On connaissait depuis très longtemps (1891) le risque de voir se développer, par exemple, des endocardites bactériennes à partir de foyers infectieux d’origine dentaire, « l’infection focale », mais on ignorait que les maladies parodontales pouvaient avoir un impact aussi important sur la santé générale.
Il est vrai que l’épithélium des poches est très souvent ulcéré et peut mesurer jusqu‘à 72 cm2*. En sachant que certaines espèces bactériennes parodonto-pathogènes ont la capacité d’infiltrer les tissus, il est facile d’imaginer la propagation bactérienne via les vaisseaux sanguins dans l’organisme.
Il a aussi été prouvé que la quantité des médiateurs de l’inflammation produits en regard de cette invasion bactérienne était très importante.
Ils se retrouvent déversés dans le flux sanguin et peuvent également provoquer des dégâts au niveau d’autres organes, et ce d’autant plus gravement chez les patients souffrant de maladies inflammatoires.
Pour nous donner une vision de la parodontologie en France, deux professeurs de parodontologie français, Philippe Bouchard (Paris 7) et Sylvie Jeanne (Rennes), ont accepté de répondre à une interview, en toute transparence.
La Fédération Européenne de Parodontologie (EFP) a publié en 2013, en association avec l’Académie Américaine de Parodontologie, un manifeste qui résume les relations entre les maladies parodontales et certaines maladies générales.
Vous pourrez découvrir dans les pages qui suivent des extraits de ce document, fruit du travail d’un groupe d’experts mondiaux.
Son but est de communiquer au corps médical et paramédical ces données et de stimuler les praticiens à diagnostiquer au mieux les pathologies parodontales. Mariano Sanz, qui y a participé activement, nous apporte dans l’éditorial qui ouvre ce numéro un éclairage précieux.
Dans cette…