Relations biologiques et moléculaires entre deux maladies inflammatoires
Dans les deux derniers articles présentés dans ces pages (lire id du 25/2/2015 et du 2/3/2016), nous avons démontré que la maladie parodontale n’était pas réduite à une simple attaque bactérienne, mais engageait les molécules et cellules de l’inflammation aiguë et chronique comme dans toutes maladies à composantes inflammatoires : diabète, obésité, maladies cardio-vasculaires ; impliquant ainsi des facteurs génétiques et environnementaux communs.
Nous avons évoqué le terme d’ostéo-immunologie à la vue des interactions entre le remaniement osseux et les cellules et molécules de l’inflammation, mais également à la vue de l’action directe de la flore bactérienne impliquée dans les processus parodonto-pathogènes. Le terme d’ostéo-immunologie à lui seul traduit l’importance de ne pas réduire la maladie parodontale à une simple poche, mais bien une maladie s’intégrant dans un processus systémique.
L’ostéo-immunologie s’applique à la polyarthrite rhumatoïde qui, comme la parodontite, est un processus inflammatoire initié dans un milieu clos impliquant la destruction de tissus durs et mous.
Par une revue de la littérature, nous comparons ici ces deux maladies et nous tentons d’établir un lien bidirectionnel permettant une fois de plus de montrer l’importance d’évaluer le statut parodontal des patients présentant une maladie inflammatoire systémique, mais également de traiter la parodontite en prenant en compte les facteurs systémiques inflammatoires l’influençant (fig. 1 et 2).
Relations entre polyarthrite rhumatoïde et parodontite
Mercado et ses collaborateurs ont montré que des individus ayant une polyarthrite rhumatoïde étaient plus souvent traités pour une maladie parodontale que pour des soins dentaires classiques, et que, parmi eux, 62,5 % avaient des formes avancées de maladies parodontales [1]. En effet, parmi les patients porteurs d’une parodontite, ceux ayant les poches parodontales…