La prise en charge des patients dont l’état de santé est altéré représente un défi pour le chirurgien-dentiste, en raison des conséquences des soins qu’il pourrait mettre en œuvre. La prise en charge hospitalière systématique de ces patients n’est pas justifiée mais trop souvent indiquée par une mauvaise identification des risques ou par méconnaissance des protocoles à appliquer. Une prise en charge sécurisée est très souvent possible en respectant rigoureusement les recommandations. Cet article s’intéresse à l’identification de ces risques (infectieux, hémorragique, anesthésique et d’interaction médicamenteuse) et à la description des mesures à appliquer.
La prise en charge du patient débute par un entretien médical qui permettra d’établir une anamnèse détaillée et un recensement des traitements des maladies chroniques. Cet entretien est indispensable pour délivrer une information claire et complète au patient et proposer une prise en charge adaptée à son état de santé.
Les protocoles de réalisation des actes chirurgicaux et la prescription médicamenteuse doivent être adaptés en fonction des risques rencontrés. La conduite à tenir en cas de complication doit être systématiquement remise par écrit en plus de l’information délivrée oralement en postopératoire.
Gérer le risque infectieux
Le risque infectieux est régulièrement rencontré chez les patients atteints de pathologies chroniques non traitées et/ou non stabilisées (diabète…), les patients atteints d’insuffisances hépatique (voire au stade cirrhose) ou rénale, les patients avec des traitements corticoïdes au long cours, immunosuppresseurs ou anti-TNF comme dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI), les patients à risque d’ostéonécrose qu’elle soit induite par la radiothérapie ou la prise de bisphophonates ou d’anticorps monoclonaux ou enfin les patients à haut risque d’endocardite infectieuse.