À la lumière des nouvelles connaissances scientifiques et des évolutions techniques et technologiques en cariologie, il est impératif que la gestion de la maladie carieuse soit, à titre individuel, basée sur une approche préventive centrée sur le patient ainsi que sur la mise en œuvre des options thérapeutiques les moins invasives. Ce modèle, développé à la fin des années 1980, a été appelé « Intervention Minimale » (IM) [1-5]. Bien que présenté depuis bientôt quarante ans, ce concept apparaît toujours comme trop peu intégré en pratique clinique quotidienne en France comme à l’étranger [6-10] avec, de plus, de grandes disparités entre les UFR françaises quant à son enseignement [11, 12]. Il semble également que le terme même d’IM soit mal compris et trop souvent confondu avec intervention invasive a minima. En effet, une enquête par questionnaire a interrogé il y a dix ans un échantillon aléatoire de praticiens français à propos du concept de l’IM. Il est apparu que, bien que l’IM allait alors fêter ses 30 ans, 12 % ne savaient pas définir le concept et 83 % l’associaient aux interventions invasives a minima [6]. Si ces dernières font partie intégrante d’un plan de traitement répondant au principe d’IM (voir encadré ci-contre), elles ne sont pas systématiques, mais seulement indiquées lorsque la perte tissulaire est liée à des problèmes douloureux, fonctionnels et/ou esthétiques.
Nous allons rappeler ce qu’est l’IM et suggérer une nouvelle dénomination en adéquation avec son impact sur la maladie carieuse et sur la santé des patients.
Intervention minimale – les prémices
En 1992, Dawson et Makinson, tous deux Australiens, ont publié deux articles majeurs concernant l’IM. Le premier proposait une revue de littérature étayant l’intérêt de l’IM [4] et le second exposait les options thérapeutiques à intégrer dans un plan de traitement axé sur ce concept [5]. Ils décrivent…