Traitement chirurgical des poches parodontales résiduelles Pourquoi ? Quand ? Comment ?

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°33 - 28 septembre 2022 (page 58-70)
Information dentaire
Le principal objectif de la thérapeutique parodontale est de prévenir la progression de la maladie parodontale afin de réduire le risque de perte de dents et de restaurer les tissus lésés par la parodontite. Alors que la thérapeutique non chirurgicale permet de traiter la plupart des patients atteints de parodontite avec succès, la persistance de poches parodontales profondes après l’instrumentation non chirurgicale augmente le risque de progression de la perte d’attache. Les thérapeutiques chirurgicales complémentaires peuvent alors être indiquées. Cet article propose un aperçu des objectifs, techniques et résultats des traitements chirurgicaux des poches parodontales résiduelles.

La place de la chirurgie dans le plan de traitement parodontal

La thérapeutique non chirurgicale bien exécutée suffit à elle seule à traiter avec succès la majorité des cas. Une revue systématique montre qu’il est possible d’observer une réduction de 1,7 mm de la profondeur de poche (PP), la fermeture de 74 % des poches de moins de 5 mm au départ, et la réduction du saignement au sondage, 6 à 8 mois après un traitement non chirurgical. Il est intéressant de noter que pour les PP peu élevées (4 à 6 mm), une réduction de poche de 1,5 mm peut être attendue, tandis que pour les poches plus profondes (≥ 7 mm), elle est estimée à 2,6 mm. Ainsi, l’approche non chirurgicale doit être considérée en première intention, non comme une simple étape préliminaire mais comme le traitement de référence de la parodontite (fig. 1). Elle limite ainsi le recours aux traitements complémentaires chirurgicaux aux coûts et à la morbidité plus élevés [1].

À cette phase de traitement étiologique succède la réévaluation clinique, effectuée au minimum entre six et huit semaines après l’instrumentation. En effet, si elle est effectuée trop tôt, l’indication chirurgicale pourrait être posée à tort sur un site ayant encore un potentiel de cicatrisation. Des réévaluations successives peuvent être faites jusqu’à 6, voire 12 mois dans des sites profonds où l’indication chirurgicale est envisagée. Cependant, le patient doit alors faire l’objet d’un suivi régulier tous les trois mois environ pour maintenir des conditions biologiques, notamment un contrôle de plaque efficace, compatibles avec une cicatrisation optimale. On estime que deux mois sont nécessaires à la recontamination d’une poche parodontale et que l’essentiel du gain d’attache se développe dans les trois premiers mois, mais la maturation de l’attache peut se faire jusqu’à cinq mois [3]. Il semble en général…

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