PIO – Vol. 4 n° 3 Septembre Octobre 2024
53,00€
Description
Éditorial
par Virginie Monnet-Corti I Lire ci-dessus
APARTÉ
par Yves Reingewirtz I Lire ci-dessous
Presse internationale
Rencontre avec Moritz Kebschull
par Olivier Huck
Retour sur les séances du congrès de la SFPIO
par Orianne Gondel, Guillaume Laurin, Bouchra Sojod, Louis Verfaille, Chloé Riscala, Cibele Nagano
Cas clinique parodontologie
Association de l’acide hyaluronique à un substitut osseux pour le traitement des défauts infra-osseux parodontaux : à propos de 18 cas
par Arthur Brincat, Marion Crest, Théo Ranchain, Camille Sadowski, Romain Ohanessian, Angéline Antezack
Cas clinique implantologie
Contraction verticale des greffes épithélio‑conjonctives péri-implantaires : une série de 10 cas
par Grégoire Chevalier, Joséphine Kerguen Rihab Bougamni, Marjolaine Gosset
Image commentée
Une tuméfaction pas si anodine !
par Svyat Strokov, Nicolas Labrue, Sophie-Myriam Dridi
Imagerie
par Yves Ponchet, Marie-Pierre Calop, Franck Afota, Carole Charavet
Derrière l’objectif
par Caroline Fouque
Mise au point Parodontologie
Synergie ortho-parodontale : les avantages du traitement orthodontique dans le traitement des récessions gingivales des incisives mandibulaires en malposition
par Bastien Lecaplain, Assem Soueidan, Alain Hoornaert, Xavier Struillou, Christian Verner
Mise au point Implantologie
Diagnostic des maladies péri-implantaires
par Pierre-Yves Gegout, Olivier Huck
L’Œil du… CNEP
Éducation en parodontie
par Catherine Petit
APARTÉ
Se départir des tabous
Les acteurs paralympiques ont su nous régaler d’émotions fortes, autant, si ce n’est plus, que leurs homologues olympiques. En exposant leurs corps blessés, qu’ils aient été danseurs, chanteurs ou sportifs, ils ont imposé au public ingambe le respect de leur « para » normalité. Avons-nous vraiment conscience que les personnes porteuses d’un handicap en France représentent près de 7 millions d’individus, soit près de 13 % de la population ? Le manque de visibilité de ces concitoyens tient tant aux difficultés d’insertion au cœur d’une société insuffisamment adaptée ou disposée à voir la différence qu’à la gêne ou à la difficulté à l’afficher.
Nous croisons, dans le cadre de notre exercice quotidien, de nombreuses pathologies répertoriées dans les questionnaires médicaux. Leur identification permet une prise en charge prudente et responsable. Il en existe une que nos patients, paradoxalement, omettent fréquemment de mentionner. Tel ce cadre bancaire supérieur, en soins depuis plus de cinq ans et dont le questionnaire ne révèle aucune pathologie. Un nouvel interrogatoire réalisé au fauteuil conduit, comme cinq ans plus tôt, à un bon état de santé général. La réalisation d’un acte chirurgical a cependant conduit le praticien à rechercher dans le dossier médical partagé l’existence d’une ALD. Recherche fructueuse puisque le patient était en ALD pour un syndrome d’immunodéficience acquise. Le patient a remercié le praticien pour ce « rappel » car il a pu bénéficier d’une prise en charge de ses soins parodontaux ; et sur le pourquoi de l’absence de communication de cette information, il a répondu par un rire gêné.
Pour terminer cette brève évocation des atteintes pouvant susciter la gêne et le repli sur soi, il en est une dont la prévalence est d’environ 25 %, et qui touche, à un moment de la vie, tous les individus, hommes et femmes confondus, à tous les âges, et dans chaque région du globe. L’halitose concerne chaque sujet, elle peut être physiologique, pathologique, et même n’exister que dans l’imagination du patient. La cavité buccale représente, dans 70 % des situations, la principale source des composés sulfurés exhalés ; le chirurgien-dentiste est donc le praticien le mieux placé pour réaliser un diagnostic précoce de ce symptôme ; le traitement de la maladie parodontale, à l’origine de près de 30 % des cas d’halitose, fait de chaque omnipraticien ou parodontiste un acteur majeur de la prise en charge de ce symptôme.
Les affections, syndromes ou symptômes abordés tout au long de ces quelques lignes sont révélateurs d’autant de maux installés durablement du fait d’une communication difficile à instaurer. Il revient à chacun des acteurs de davantage s’impliquer, professionnel de santé et société civile, afin de rendre cette dernière plus inclusive : non, les pathologies taboues ne représentent pas une entité inéluctable, et espérons que le voile occultant se dissipera au fur et à mesure que le regard vers l’autre sera plus attentionné.
Yves REINGEWIRTZ
Rédacteur en chef « Objectif Paro »
Ancien assistant, attaché au service de parodontologie,
Faculté de chirurgie dentaire, Strasbourg