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Information dentaire

L'Information Dentaire n°7 - 19 février 2020

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Éditorial
L’humain au coeur du soin – Lire ci-dessous
Michèle Reners

Actualités

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Éthique

Et si je tombais amoureux de mon (ma) patient(e) ?
Dirigé par Philippe Pirnay

Arts

Huysmans, critique-nez
Thierry Leroux

 


EDITORIAL

 

L’humain au cœur du soin

Les machines ont largement envahi notre horizon, et ce qui a été un rêve (ou une crainte) pendant des siècles est aujourd’hui réalité : elles remplacent l’homme de manière définitive pour de nombreuses tâches. Difficile de s’en plaindre, car elles épargnent de la pénibilité et font gagner du temps, difficile de s’en réjouir lorsque de nombreux métiers disparaissent. Certains d’entre vous se rappellent peut-être l’époque où faire le plein était l’occasion d’un échange avec le pompiste, qui bien souvent nettoyait en prime le pare-brise. Désormais, il faut s’extraire de la voiture par tous les temps, se résoudre à avoir les mains parfumées au gasoil et pour seul échange entrer son code de carte bancaire dans la machine… Et demain, y aura-t-il encore des vendeuses pour nous conseiller dans nos choix vestimentaires et des commerçants spécialisés pour nous guider dans nos achats culinaires ? Mais de toute façon, existera-t-il encore des magasins « réels », puisque tout s’achète sur le web (moins cher et plus besoin de se déplacer !) ?

À l’opposé de cette tendance, on promeut des cycles courts, espoir que les petits producteurs survivent et deviennent même le premier choix grâce à la qualité des produits.

Et nous, chirurgiens-dentistes, serons-nous un jour remplacés par tous ces outils digitaux, au demeurant très pratiques, par ces robots qui peuvent placer des implants presque seuls ? Et les patients sont-ils prêts à se laisser soigner par une machine ou, encore mieux, à se traiter eux-mêmes ? Certes, nous n’y sommes pas encore et les technologies à notre disposition, aujourd’hui incontournables, constituent une aide dans les traitements, mais aussi dans la communication avec le patient pour l’aider à mieux nous comprendre.

Car nous ne devons jamais perdre de vue que nous soignons des personnes qui méritent d’être traitées avec humanité et bon sens. Rien ne remplace la chaleur d’une poignée de mains (même si cela signifie un nouveau savonnage…), un vrai sourire, une oreille attentive et un regard confiant. Ne négligeons pas tous ces gestes d’empathie et ces marques d’attention. Les experts considèrent en effet que les mots prononcés ne comptent que pour 7 % dans la communication, l’intonation et le son de la voix pour 38 % et le langage corporel pour 55 %. La confiance d’un patient envers son praticien se construit sur ses compétences professionnelles, sur la qualité de ses installations, mais aussi sur la relation humaine qui se tisse au fil du traitement.

De plus, observer le comportement d’un patient, prendre le temps de l’écouter vraiment, nous apprend beaucoup sur son profil de risque. Trop souvent, nous l’interrompons, certains d’avoir cerné son problème et détenir LA solution.
N’hésitons donc pas à placer et à conserver ce facteur humain au centre de nos rapports avec les patients, tout en nous appuyant sur les technologies actuelles pour compléter et valoriser nos actes.

S’il m’arrive, avant une intervention délicate, d’entendre un patient dire « docteur j’ai entièrement confiance en vous, je suis sûr que tout se passera bien ! », jamais encore un seul n’a adressé cette phrase au plateau technique qui trône pourtant en belle place à mes côtés.
N’est-ce pas la plus belle des preuves de notre humanité ?

Michèle Reners
Rédactrice en chef