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Information dentaire

L'Information Dentaire n°14 - 8 avril 2020

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Éditorial
Respect– Lire ci-dessous
Michel Bartala

Actualités

Revue de presse

Parodontite et prévalence du HPV I Lire
Société Française de Chirurgie Oral

Philippe Léonard

Actualité hebdo
Nicolas Fontenelle

L’essai – Grandio blocs
Les nouveautés

Se former

Restauratrice

La stamp technique : cas clinique d’une restauration occlusale en méthode directe I Lire
Sarah Bennani-Hassan, Thibault Canceill, Michel Knafo, Antonin Hennequin, Florent Destruhaut

Application clinique en chirurgie

Intérêt et indication de l’implantation simultanée lors de comblements sous-sinusiens par voie latérale I Lire
Frédéric Chamieh, Georges Khoury

Sommeil

Rôle de l’odontologiste dans la prise en charge du SAHOS I Lire
Michel Christian Ouayoun, Hauria Khemliche

Exercice pro

Juridique

La réforme de la justice : les nouvelles règles
Jean-Paul Vassal

Fiscalité

Obligations sociales et fiscales d’avril
Bernard Fabreg

Art

Les souliers Louboutin, les secrets du parfum… Le luxe de rêver un peu
Thierry Leroux


Edito

Respect

La vie sociale s’est subitement arrêtée. Les humains du monde entier se concentrent sur leur santé.

Cette période, que tous qualifient à raison d’extraordinaire, fait ressortir des comportements que la vie courante lissait, masquait. En première ligne, les soignants dont l’engagement intense, sans faille, se fait au prix de leur propre santé, et parfois, malheureusement, de leur propre vie. Je ne suis qu’admiration pour ces anonymes derrière leurs masques, leurs protections, qui se donnent sans compter. Compter, ce verbe qu’apprécient les comptables, les économistes. Feront-ils leur examen de conscience après ce désastre sanitaire, prendront-ils conscience que la demande de moyens pour la santé est vitale ? Il est toujours facile de critiquer a posteriori, je sais, mais cette observation, ce cri d’alerte ont été lancés, argumentés bien avant la crise actuelle et ils ont été balayés par la rigueur comptable. Et ces moyens introuvables auparavant ont subitement vu le jour dans l’urgence. Les services d’urgence paient cash cette surdité passée. Le respect nécessite l’écoute.

L’attention se porte sur les soignants, mais n’oublions pas tous ceux, silhouettes floues dans nos vies quotidiennes, dont l’implication permet au pays de « fonctionner », personnels de service, de nettoyage, caissières… Impossible de citer tous les métiers qui, aujourd’hui, concourent à préserver notre « nécessaire ». Tous méritent le respect et la gratitude.

Notre profession n’est certes pas en première ligne, mais chaque consœur et confrère, par ses comportements responsables, son engagement dans la réserve sanitaire, dans des actions au côté d’autres professionnels ou dans la permanence des soins d’urgence, peut, à son niveau, participer à la lutte. Je suis fier de cet engagement. Aussi fier que triste de certaines déviances, comme la poursuite de soins, de poses de prothèses, d’implants après le 16 mars ; pratiques irresponsables ! Triste aussi de voir que dans un débat scientifique, médical, sur l’opportunité de l’utilisation d’une thérapeutique, des individus issus de ce milieu manquent autant de respect à l’un des leurs par médias interposés. La modération, l’acceptation de la différence de pensée, la retenue dans l’analyse des données scientifiques, la prise en compte de la situation d’urgence sont autant d’éléments qui doivent conduire des échanges scientifiques, médicaux, respectueux. Triste aussi de constater que le malheur qui s’abat sur la terre est l’occasion, pour certains humains sans vergogne, de tenter de flouer, de faire des affaires en s’appuyant sur la faiblesse et la peur des autres.

Restons patients et optimistes, car la solidarité demeure la qualité première, essentielle, qui se dégage aujourd’hui. Nombre de personnes font tout pour aider leurs semblables. Espérons que ce merveilleux élan se poursuive, que ce moment de lutte commune contre ce virus fasse émerger et renforce des modes de pensées différents, plus humains. Alors notre société entière méritera le respect.

Michel Bartala, Rédacteur en chef